Intéressante, cette Philosophie Neotech (partie 1)
Transcription texte de cette vidéo: https://youtu.be/fXfFN-uz03M
NEO-TECH® FRANCAIS
Etude détaillée, en français,
Basée sur la compréhension des Concepts de NEO-TECH,
par Bernard Mooney B.A.
NEO-TECH FRANÇAIS est basé
sur la découverte du Dr Frank R. Wallace qu'il décrit dans son texte anglais intitulé NEO-TECH.
Vous retrouverez donc dans NEO-TECH FRANÇAIS l'essentiel des concepts
contenus dans NEO-TECH du Dr Wallace. Mais vous retrouverez beaucoup plus.
En me servant de mes 12 années de recherches et d'expériences dans le domaine
de l'épanouissement personnel, j'ai décortiqué chacun des concepts de NEO-TECH,
j'ai développé davantage les aspects les plus importants et j'ai expliqué de façon
encore plus détaillée les concepts fondamentaux. J'ai aussi ajouté les fruits de ma
recherche et de mes études. Cela fait de NEO-TECH FRANÇAIS un
texte puissant qui transformera votre vie. NEO-TECH FRANÇAIS fournit le plan détaillé,
étape par étape, d'une vie joyeuse, prospère et épanouie.
Je dois beaucoup à NEO-TECH du Dr Wallace. Je le remercie pour tous les
avantages que NEO-TECH m'a procurés depuis que je le connais. Ce sont ces
avantages que vous gagnerez par la lecture, l'étude et l'application de NEO-TECH
FRANÇAIS en plus de tous les autres bénéfices que j'ai ajoutés pour votre
satisfaction. COMMENT PROFITER
AU MAXIMUM DE NEO-TECH FRANCAIS Il y a deux moyens de s'améliorer
individuellement : 1) Apprendre de nouveaux
concepts sur soi, sur l'amour, la sexualité, etc. 2) Appliquer ces principes à sa vie, à sa façon.
Mais pour appliquer des principes à sa vie, il faut avoir autorité sur sa vie, être libre
d'agir en profondeur sur sa vie. Est-ce le cas ? L'individu, c'est-à-dire vous, se soumet
docilement au gouvernement, à sa religion, au mysticisme (l'astrologie, etc.),
aux intellectuels, aux pseudo-experts et aux médias. Et à chaque soumission devant une
autorité extérieure, l'individu liquide une partie de sa propre autorité sur sa vie. Le
résultat final : l'individu dans la réalité n'a qu'une infime autorité sur sa vie et cette
autorité s'exerce sur des banalités : manger du macaroni ou des légumes.
Comment un individu dont une partie de sa vie est soumise au gouvernement, une
autre à sa religion, une autre au mysticisme, une autre aux intellectuels et une autre
aux médias, peut vraiment œuvrer à son bonheur et à sa prospérité ?
Il devient clair que le premier geste pour s'épanouir est de s'affranchir de toutes les
autorités artificielles qui se sont imposées à l'individu et que l'individu a acceptées.
C'est précisément la première tâche que réalise NEO-TECH FRANÇAIS. Il vous
donne le contrôle total et ultime sur la vie et votre vie. Comment ? En identifiant, en
exposant et en éliminant les ennemis de l'individu, les tricheurs qui, en utilisant
subtilement le mysticisme, diminuent le bonheur et le bien-être des individus.
Toute la partie I du texte a été conçue dans ce but. Le lecteur y trouvera, exposées à
nu, les autorités extérieures qui usurpent les valeurs objectives produites par les
individus et qui manipulent les honnêtes gens par la déception et la culpabilité.
La lecture de cette première partie provoquera peut-être un choc chez le lecteur. En
effet, il est éprouvant de constater comment pendant toute votre vie ces autorités ont drainé
votre liberté, vos possessions et votre bonheur. Mais, par la suite, le lecteur
ressentira un grand soulagement et une grande joie quand il saisira qu'il est libéré de
ces parasites, qu'il n'a plus à se soumettre passivement devant ces exploiteurs et
qu'il peut dorénavant vivre une vie libre, productive, riche, illimitée et heureuse.
La partie II guide l'individu libéré des autorités dans sa nouvelle vie et dans sa
nouvelle conscience. Cette partie présente les outils à la portée de cet individu pour
réaliser son bonheur, sa richesse et son épanouissement. Le lecteur étudiera les
bases de la nature objective de l'homme. Il apprendra comment intégrer sa raison et
ses émotions pour atteindre le bonheur à long terme. La partie II offre un riche choix
de valeurs menant à l'épanouissement personnel.
C'est tout un univers de réalisation et de joie que présente NEO-TECH FRANÇAIS.
Les concepts puissants de NEO-TECH FRANÇAIS s'appliquent à tous les domaines
de la vie de l'homme. Les parties III et IV présentent deux
des plus importants domaines pour l'individu : 1) Le travail, la productivité et la richesse.
2) L'amour et la sexualité. Les principes de NEO-TECH
FANCAIS trouvent dans ces deux domaines des applications révolutionnaires. En peu de mots,
ils préparent le lecteur à la richesse et à la réalisation amoureuse et sexuelle.
Enfin, NEO-TECH FRANÇAIS trace la voie à l'avènement de la société libre. Quand
les individus auront compris et incarné leur liberté et la souveraineté de leur
conscience, l'établissement d'une société véritablement libre sera possible et
inévitable. Encore là, appliquant ses principes au niveau social, NEO-TECH
FRANÇAIS apporte des réponses vivifiantes. COMMENT LIRE NEO-TECH FRANÇAIS
NEO-TECH FRANÇAIS présente une somme considérable de principes et de
concepts. Certains d'entre eux seront pour le lecteur nouveaux, puissants,
choquants, complexes et révolutionnaires. Si, au début de votre lecture, vous ne comprenez
pas comment tous ces principes et concepts s'appliquent à vous,
relaxez et continuez à lire paisiblement. Vous réaliserez progressivement toute la puissance de
ce que vous lisez. Vous réaliserez graduellement comment chaque phrase,
chaque principe et chaque concept s'appliquent directement à votre vie,
à votre bonheur et à votre prospérité. N'essayez pas de tout comprendre et de
tout assimiler immédiatement. Ne vous en faites pas : tout s'éclaircira rapidement
bien avant la fin de votre lecture. En général, il est recommandé de lire
NEO-TECH FRANÇAIS plus d'une fois et de réserver à ces lectures beaucoup de temps
de réflexion. 9
En particulier, les parties I et II sont les fondements essentiels. Lisez-les
attentivement et, si possible, souvent. Il est préférable de maîtriser à la perfection les
concepts et les principes de ces parties pour mieux apprécier et appliquer les parties
suivantes. Les parties III et IV, après une
première lecture générale, peuvent être étudiées selon la discrétion individuelle. Ainsi, selon sa
situation et sa personnalité, le lecteur pourra décider d'approfondir les chapitres,
sous-chapitres et concepts qui répondent le plus à ses besoins personnels. C'est
dans ce but que ces parties ont été pensées. Alors, n'hésitez pas à lire, à relire et à étudier
les pages qui vous intéressent davantage.
De temps à autre, une fois que vous aurez assimilé NEO-TECH FRANÇAIS et vécu
ses avantages puissants, vous aimerez retourner lire quelques pages ou le texte au
complet. Chaque nouvelle lecture vous apportera de nouvelles connaissances et de
nouvelles valeurs. Objectivement, NEO-TECH FRANÇAIS,
utilisé rationnellement, est inépuisable car il donne au lecteur les outils d'une vie saine,
joyeuse et prospère tout en étant fier de lui et de ses actions.
NEO-TECH FRANÇAIS est une approche révolutionnaire de la vie, de la sexualité,
de l'amour, de la richesse et de l'épanouissement personnel.
NEO-TECH FRANÇAIS c'est l'individu libre, épanoui et heureux.
Voilà ce qui attend le lecteur… BERNARD MOONEY B.A.
PARTIE I LES AUTORITES EXTERIEURES
11 1) PRINCIPES DE BASE
Avant même d'aborder le noyau du sujet, il est primordial d'établir clairement les
bases sur lesquelles tout notre discours s'appuie. Ces bases philosophiques n'ont
rien de compliqué ou de mystérieux. Au contraire, elles sont simples et directes. Mais
elles vont à l'encontre de plusieurs systèmes de pensée nébuleux.
Premier principe : L'homme, l'individu est la plus grande
cause dans l'univers. Il n'y a pas de cause plus élevée. En d'autres termes, l'individu passe
avant toutes les autres causes que l'on peut imaginer : Dieu, peuple, société,
etc. Cet énoncé en fera peut-être bondir plusieurs, mais c'est le fruit de l'observation
rationnelle de la nature et de la vie. L'individu naît seul. Sa première bataille
est la survie (et non l'appartenance à quelconque secte, société ou tribu). Sa seconde
cause c'est l'atteinte du bonheur et du bien-être à long terme. Cette cause
l'occupera toute sa vie. L'individu n'a pas d'autre devoir que l'atteinte de ce but, s'il
le désire. En ce sens et dans tous les sens, l'individu est la cause ultime de l'univers.
Deuxième principe : Ce principe découle tout naturellement
du premier. Si l'individu n'a pas à se sacrifier pour une cause extérieure (si noble qu'elle
puisse sembler être), c'est qu'il est l'autorité suprême et absolue sur lui-même.
Aucune autre force n'a d'autorité réelle sur lui, à moins que l'individu le permette. En
d'autres mots, l'individu n'a de compte à rendre qu'à lui-même.
Troisième principe : L'usage de la force et de l'oppression
de n'importe quelle nature contre un individu ou sa propriété, pour n'importe quelle raison,
est interdit et immoral. Voilà une autre implication de la souveraineté de l'individu.
Moralement, les droits individuels sont sacrés. Et c'est violer ces droits que d'user
de la force contre un individu et sa propriété.
Quatrième principe : L'atteinte individuelle du bien-être et
du bonheur à long terme est le but moral de la vie de l'homme.
L'individu est libre de chercher le bonheur de la manière qu'il veut, où il veut et
comme il veut. Cinquième principe :
Il y a une réalité objective, indépendante des sens, des croyances et de la perception
individuelle, et cette réalité est décrite par l'effort scientifique. Ce principe vient en
contradiction avec certaines conceptions populaires qui prétendent que la réalité est
aussi flexible et variée que les individus qui la perçoivent. Certes, les individus ont
tendance à percevoir la réalité chacun à leur façon. Cela ne veut pas dire qu'une
réalité objective n'existe pas. Si tel était le cas, le progrès scientifique ne serait pas
possible. Et l'essor technologique et scientifique prodigieux des dernières
générations est une preuve très éloquente que l'homme commence à maîtriser et
connaître cette réalité. Ces cinq principes sont fondamentaux à
l'élaboration du texte qui suit. Il y a d'autres énoncés importants à considérer comme :
- L'épanouissement total d'un individu est possible par l'usage rationnel de toutes
ses facultés. - La raison et l'objectivité sont les deux
outils privilégiés pour atteindre le bonheur et la richesse.
Faut-il prendre ces énoncés et ces principes comme des dogmes ? Non. Il n'est pas
question d'offrir des règles fixes et des dogmes qu'un individu doit suivre
aveuglément de façon à devenir un certain genre de personne. Ce texte travaille
plutôt avec des principes et des concepts qui sont liés à la nature fondamentale de
l'homme telle que décrite par les sciences. L'application de ces concepts apportera
des valeurs spécifiques au lecteur. Mais les individus sont uniquement différents. Ils
varient selon leurs goûts, leurs désirs, leur personnalité, leurs caractéristiques
physiques et leur volonté. Il est donc évident que chacun est libre d'appliquer le (ou
les) principe(s) qu'il désire sur le fait qu'aucun concept ne doit être accepté comme
un dogme ou une règle à être automatiquement ou aveuglément suivi(e). L'individu
libre essaiera ce qui apparaît important pour lui. L'application pratique sera le test
ultime de la valeur réelle du concept.
Cela ne signifie pas qu'il n'existe pas d'absolus moraux. Au contraire, certaines
actions fondamentales peuvent être vues comme étant bonnes ou mauvaises, ou en
des termes de bien ou de mal. Le bien ou le mal de ces actions ne varie pas selon
les opinions d'une personne, d'une génération ou d'une culture. Ce sont des absolus.
Les autres actions ne devraient pas être jugées en termes de bien ou de mal car
elles reposent sur des préférences personnelles. Mais comment faire la différence ? Les
absolus sont déterminés par ce critère : - Ce qui est objectivement bon pour l'organisme
humain est moralement bon ou bien. Voici deux absolus essentiels à une
existence saine et heureuse : 1) L'honnêteté consistante.
13 2) La productivité autosuffisante.
En parlant moralité, il est important pour un individu de se faire une moralité
personnelle, c'est-à-dire se faire des règles pour guider l'individu vers ce qu'il veut et
loin de ce qu'il ne veut pas. Cette moralité personnelle peur fournir une grille
systématique pour reconnaître toutes les conséquences pertinentes des actions et
des comportements. L'individu libre peut choisir pour lui-même de se créer une
moralité personnelle qui cadre bien dans sa perception de la réalité et qui va l'aider à
vivre de la façon qu'il désire. Afin de vous guider dans la création de cette moralité
personnelle, prenez note de ces standards moraux :
1) Toute action qui augmente votre bonheur et votre bien-être à long terme est
bonne et saine. 2) Toute action qui diminue votre bonheur
à long terme ou sacrifie votre bonheur à une cause "plus noble ou plus haute" ou à
n'importe quelle cause est mauvaise et malsaine.
3) Considérez les deux absolus moraux décrits ci-dessus.
Tous ces principes philosophiques, bien qu'importants, peuvent être réduits bien
simplement à un sens de la vie caractérisé par l'admiration authentique des réussites
de l'homme et par une conscience du potentiel de l'homme et de son esprit. Vous
avez le choix : prendre pour acquis cette philosophie de la vie apprise à partir de
votre naissance et qui repose sur une conscience maléfique de la vie, de l'homme et
de l'individu. Cette philosophie de la vie qui fait passer Dieu, l'Etat et la société avant
vous, avant l'individu a différentes formes. La plus connue c'est l'altruisme. Sous des
apparences nobles et charmantes, la conception altruiste de la vie est dangereuse et
provoque le déclin puis la mort psychologique chez les individus.
Vous avez le choix : 1) Une philosophie pro-homme,
pro-vie et pro-individu. ou
2) Une philosophie anti-homme, pro-mort et anti-individu.
Les principes énumérés prennent pour acquis que vous avez choisi la première
éventualité. 2) L'ABANDON DEVANT LA VIE ET LES AUTORITES
L'abandon des individus devant la vie, devant les autorités prend la forme
inconsciente suivante : "A quoi bon. Je ne lutterai désormais
plus pour comprendre la réalité et pour découvrir la vérité. Je ne vivrai pas
par mon esprit, par ma propre raison et intelligence parce que les efforts et les
responsabilités que cela implique sont trop grands. Je vais laisser les autres penser pour
moi. Je vais laisser les autorités me dicter quoi croire et quoi faire. Il est
beaucoup plus facile et confortable d'être un croyant et de suivre quelque autorité "plus
sage" ". 14
Ce dialogue, des millions de gens le tiennent avec eux-mêmes à chaque fois qu'une
tentative de sortie des sentiers de la croyance béate échoue. A long terme, le
résultat est la mort psychologique, c'est-à-dire une vie où l'essor, la croissance et
l'expansion sont absents. Mais, perdu et enfoui au plus profond de
l'individu dort l'enfant de ce passé, avec ses souvenirs, ses rêves et ses passions.
Cet enfant existe en chacun de nous, cherchant silencieusement la vie… une vie
où l'aventure, la découverte et le bonheur sont sans limite. Le standard naturel de cet
enfant est son propre bien-être… sa propre vie. Cet enfant cherche à vivre
comme un être humain peut vivre. Chez vous aussi, sous votre carapace
de croyances, de préjugés et de convictions, gît cet enfant pratiquement mort sous les vapeurs
du conformisme et des traditions. Mais il peut revivre…
Quand vous avez abandonné, vous avez remis la liberté de votre esprit aux "autres".
Les "autres" représentent toute personne, toute force, toute "autorité" ou tout bien
"suprême" à qui vous avez permis de contrôler vos pensées, vos jugements et vos
actions plutôt que d'utiliser votre propre jugement indépendant comme base pour vos
conclusions ou vos actions. Ces "hautes" influences ou "autorités" peuvent être vos
amis, vos parents et votre famille, des politiciens,
des "intellectuels", des médias, des professeurs d'université ou de collège, l'Eglise,
le Messie, la Bible, les étoiles et les astres, l'Etat, la "société", le "peuple",
etc. N'importe qui ou n'importe quoi à l'extérieur de votre esprit.
Cela laisse l'individu seul avec son esprit pour juger de la réalité et pour assumer son
individualité. Et cela suppose de l'audace, beaucoup d'audace. Parlons-en de
l'audace : "C'est l'audace qui
distingue la réponse humaine des autres formes de vie sur cette
planète. L'homme est intrépide, insolent et impudent. Il cherche à se libérer des
contraintes imposées par la nature. Il est aventurier, sans repos, investigateur,
créateur. L'homme est condamné à inventer son propre futur, il est responsable pour
ce qu'il va devenir, il est toujours rempli d'espoirs et d'aspirations, de plans et de
projets. Il est toujours impliqué dans un processus de découverte et de créativité,
cherchant de nouveaux sentiers pour une existence joyeuse.
La signification de la vie ne se trouve pas dans le retrait de ses défis, ni en
contemplant l'univers dans une transcendance mystique, ni en accomplissant notre
devoir par le sacrifice moral, ni même dans l'actualisation de soi. Elle est plutôt créée
par nous quand nous accomplissons, quand nous voyageons et quand nous nous
aventurons. Dans ce processus repose le drame, l'excitation et l'exaltation de vivre
une vie pleine." - Paul Kurtz, Exuberance,
Prometheus Books, Buffalo, NY dans Success, édition août 1982,
page 48 (traduction Bernard Mooney, B.A.). *note perso : exact, Jésus à ses disciples :
"pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ?" Lc 12,57.
15 3) LES AUTORITES
EXTERIEURES ou idoles selon la Bible, c-à-d ce qui nous empêche d'avoir une relation avec Dieu.
La majorité des individus qui recherchent l'épanouissement personnel et, plus
globalement, qui veulent améliorer leur vie font rarement le point sur les autorités
extérieures qui briment leur liberté et obstruent leur capacité de jugement rationnel et
objectif. C'est ce qui est fait dans les prochaines
lignes. Ces différentes autorités qui, chaque jour, vous menacent et vous sucent sans que vous
vous en rendiez compte, seront abordées de front.
Les prochaines lignes sont dédiées aux individus libres, producteurs et créateurs qui
ont créé toutes les grandeurs de notre civilisation.
3.1 LES GOUVERNEMENTS ET LA POLITIQUE La meilleure façon de présenter la discussion
sur cette autorité omniprésente est de poser une question :
"Combien d'individus libres, honnêtes et productifs paieraient volontiers pour les
"services" d'un politicien ou d'un bureaucrate ?" Il n'y en a pas beaucoup. Les mœurs populaires
présentent souvent les politiciens et la politique en général comme malhonnêtes.
Une réflexion entendue souvent cristallise cette croyance : "ce sont
tous des voleurs". Toutefois, dans les milieux académiques et intellectuels, on apprend que
les politiciens sont généralement non seulement honnêtes, mais qu'en plus ils
se sacrifient pour les "petites" gens. Larmoyant, n'est-ce pas ? Mais, dépouillé
des œillères autoritaires imposées par les professeurs et les "penseurs", un regard froid
et objectif de cette réalité révèle des faits surprenants.
D'abord, il est bon de réfléchir sur l'origine de l'idée de gouvernement. D'où viennent
les gouvernements ? Un marché représente une
compatibilité de différentes valeurs qui rendent un
échange possible. Exemple : vous échangez votre temps et votre travail contre une
somme X d'argent et votre employeur fait l'inverse. Les valeurs échangées sont
l'argent, le temps et le travail. La compatibilité c'est que vous voulez échanger votre
temps et votre travail contre de l'argent et votre employeur veut votre temps et votre
travail. La rencontre de ces valeurs et leur échange, c'est ça un marché. Il y a des
millions de marchés réels et potentiels. Tous ces marchés représentent la seule
façon possible de savoir exactement ce que les individus veulent. C'est seulement
quand un individu donne quelque chose qu'il possède dans un échange que vous
pouvez savoir jusqu'à quel point il veut et évalue le bien ou le service qu'il dit désirer.
Voilà une définition pratique d'un service, d'un commerce ou d'une affaire. Et
l'énoncé "jusqu'à quel point il veut et évalue le bien ou le service" détermine le prix
du service ou du produit. C'est le jeu de l'offre et de la demande, ce jeu à la base du
capitalisme. 16
Les désirs sont infinis. Les ressources de la plupart des individus sont limitées. Les
individus doivent donc faire des choix, ce que chacun fera selon son échelle de
valeurs personnelle. La rencontre des désirs avec les produits et les services
disponibles, donnent théoriquement ce qu'on pourrait appeler "le grand marché". A
l'intérieur de ce grand marché, il y a deux types de transactions possibles :
1) Transaction dans les deux sens : transaction dans laquelle chaque partie
participe parce qu'elle le veut bien. 2) Transaction à sens unique : un des
participants force l'autre à choisir entre deux nouvelles alternatives. Il introduit la
violence (ou la menace de violence) comme moyen de faire du participant récalcitrant une
partie de la relation. Exemple : le vol.
Que vient faire le gouvernement dans tout cela ? Il est créé dans le but de précipiter
les échanges, pour rendre plus de choses disponibles à plus de gens plus
rapidement. Aussi, le gouvernement a été pensé dans le but de protéger les
individus (eux et leur propriété) à moindre coût. Autrement dit, l'idée de
gouvernement reposait sur le principe : il sera au service des individus pour les
protéger et pour accélérer certaines transactions.
La supposition de base c'est qu'avec un gouvernement les individus auront plus que
par l'entremise du grand marché. Cette supposition est fausse car le gouvernement
ne peut que vous donner quelque chose qu'en vous enlevant une autre chose que
vous vouliez plus. Les programmes gouvernementaux remplacent ce qui était
disponible dans le grand marché. Et comme ce dernier exprime ce qui est désiré le
plus, le gouvernement ne peut seulement agir qu'en remplaçant un désir avec
quelque chose qui vaut moins.
Aujourd'hui, les gouvernements ont des proportions monstrueuses. Et les gens
veulent l'action gouvernementale parce qu'ils n'approuvent pas ce que les autres
choisissent de faire avec leur vie. Ils veulent dominer les décisions que les autres ont
prises en ce qui touche l'utilisation de leur temps et argent. Exemple : le
gouvernement impose des standards de sécurité à tous les fabricants et à tous les
acheteurs éventuels d'automobiles , sans aucun égard pour les valeurs individuelles.
Les individus sont donc tous obligés d'adhérer à des standards établis par le
gouvernement, et de payer pour ces standards… Les décisions des gouvernements ne sont
pas bienveillantes. Elles sont exécutées en utilisant la force, la coercition et la
violence en contradiction avec les droits fondamentaux des individus.
Le gouvernement met sur pied des entreprises. Souvent les individus ne veulent pas
payer pour les services dans le marché libre. Qui dit alors qu'ils voudront payer pour
ces services par l'entremise du gouvernement ? Le gouvernement achète des entreprises avec
votre argent (les taxes et les impôts) et vous fait compétition. Exemple : pour
les Canadiens qui ont investi dans une compagnie pétrolière canadienne comme Irving,
une partie de leur argent payé en impôt sert à leur faire concurrence par
l'entremise de Pétro-Canada (société 17
pétrolière d'Etat). C'est aussi ridicule et absurde que le marchand qui donne son
argent au compétiteur d'en face pour qu'il le concurrence encore plus.
Le gouvernement n'a pas de capacité mystérieuse de faire des choses qui ne
peuvent pas être faites dans le marché libre. Le gouvernement est encore plus rapace que
n'importe quelle mafia. En effet, le gouvernement vous fait payer pour le
privilège de travailler, d'ouvrir votre commerce ou pour rester sur votre propriété.
Il dicte les termes de vos relations avec vos clients et amis. Il finance vos compétiteurs
avec votre argent. Et il peut même vous faire esclave dans son armée.
Qu'est-ce que la mafia pourrait faire de pire ? D'ailleurs, le racket de la protection est
beaucoup moins coûteux chez le crime organisé. Rappelez-vous : l'idée du
gouvernement était de protéger les individus à moindre coût. OUF.
Saviez-vous qu'au Canada si vous avez des relations sexuelles en groupe, vous êtes
passible d'amende et d'emprisonnement ? Eh oui, le gouvernement veut protéger les
Canadiens jusque dans leur intimité… Et cela est vrai pour la plupart des pays du
monde. Certains prétendent que les
gouvernements sont nécessaires pour la défense nationale. C'est faux car sans gouvernement,
il n'y aurait plus de nation. Et il n'y aurait plus de nation à protéger. Ce sont
les gouvernements qui déclarent les guerres, mais les individus qui
reçoivent les balles. Examinons maintenant quatre
idées répandues concernant les gouvernements : 1) La croyance que les gouvernements assument des
fonctions socialement utiles qui méritent votre support.
Réponse : les services du gouvernement remplacent des services qui ont été
évalués plus haut par le grand marché. Donc, le total de toutes les initiatives
gouvernementales est inférieur à ce que le grand marché a fourni ou peut fournir.
2) La croyance que c'est votre devoir d'obéir aux lois.
Réponse : voilà une croyance qui sert bien les intérêts du gouvernement et des
politiciens manipulateurs. C'est faux. La seule considération pertinente à la
désobéissance est de réfléchir aux conséquences personnelles. Exemple : si vous
cessez de payer vos impôts vous risquez de subir les foudres de tout l'appareil
coercitif de l'Etat : amendes, poursuites et emprisonnement. Il serait bien plus sage
de prendre toutes les précautions possibles pour en payer le moins possible. En fait,
il s'agit de peser le pour et le contre de la désobéissance contre leurs conséquences
et leur probabilité. 3) La croyance que vous pouvez
compter sur le gouvernement pour faire une réforme sociale que vous favorisez.
18 Réponse : le gouvernement a un record
consistant d'échecs dans ses tentatives. Il vaut mieux pour vous de prendre vos
moyens personnels pour y arriver. 4) La croyance que le gouvernement est si
gros et si puissant qu'il peut vous empêcher d'être libre.
Réponse : l'efficacité du gouvernement est affreuse. Et plus il est gros, plus il est
inefficace et malhabile. Individuellement, vous êtes libre d'en profiter et d'en prendre
avantage. Sur un autre plan, les gouvernements
n'ont aucun droit moral… même aucun droit à l'existence. Ce sont des monopoles géants
du crime : - ils volent
par les taxes, les impôts et l'inflation - ils tuent en masse par les guerres organisées
- ils créent des esclaves par la conscription - ils oppriment par les
contrôles et les régulations. Sur ce dernier point, ajoutons que les
agences gouvernementales freinent le progrès par les régulations, les contrôles et le
harcèlement constant des individus et des entreprises. Exemple : le cancer serait
guéri si ce n'était pas de ces formes d'obstruction systématique (les possibilités
de profits gigantesques dans l'éventualité d'un remède efficace contre le cancer
auraient suffi à lancer de nombreuses compagnies dans des recherches fébriles).
"Les individus construisent. Les gouvernements détruisent". Les individus productifs
souffrent toujours d'une perte nette du gouvernement car ce dernier offre uniquement
une diminution des valeurs individuelles. Si les gouvernements sont si néfastes,
comment font-ils pour survivre ? Ils réussissent par le biais des politiciens.
Ceux-ci sont très habiles pour susciter le respect, l'adulation et la gratitude chez
les individus qui ne produisent rien, en machinant des transferts de propriété. Sous
le couvert de l'altruisme, d'une bonté "divine", ces actions ne sont pas perçues
pour ce qu'elles sont vraiment : fondamentalement criminelles. Et
comme dans une démocratie c'est le nombre qui a raison, il devient facile d'hypnotiser les foules
par des beaux discours altruistes d'égalité.
Il y a une différence entre un pays et un gouvernement. Un individu peut aimer son
pays tout en haïssant sur des bases rationnelles le gouvernement qui est en train de
détruire son pays et ce qu'il y a de meilleur chez le citoyen.
La croissance démesurée des gouvernements occidentaux a d'autres répercussions
qu'il est important de souligner. De par cette fameuse redistribution de la richesse et
de par les multiples interventions des gouvernements, l'économie mondiale est en
péril, péril qui a un nom : inflation. Pour payer les largesses des politiciens (pour
payer des votes) les gouvernements ont accumulé déficit sur déficit. Ceux-ci
prennent des proportions extraordinaires. A ce rythme, les Etats-Unis d'Amérique par
exemple auront toutes les difficultés à payer l'intérêt sur leur dette nationale vers la
fin des années 80 avec un service de la dette estimé à au moins USD 860
milliards 19
par année en 1988 (dette totale, privée et publique). Il est question uniquement
d'intérêt sur la dette. La solution pour les gouvernements : imprimer de l'argent tout
neuf. Le résultat : votre argent en papier ne vaudra pas plus que le papier.
Jusqu'ici c'est ce que les gouvernements on fait : ils ont augmenté la masse
monétaire sans réduire leurs déficits. Le résultat a été la flambée inflationniste de la
fin des années 70. Les gouvernements ont réagi en haussant les taux d'intérêt (ce
qu'on appelle dans le jargon une politique monétariste). L'argent se faisant plus
dispendieux, il s'est fait plus rare. L'inflation a donc été vaincue, temporairement (on
l'a plutôt fait retraiter dans le grenier où elle se nourrit et grossit avec l'aide des
déficits). L'autre résultat : une grave crise économique avec des taux de chômage
records, des faillites plus nombreuses que jamais, etc.
Comme l'inflation semble vaincue, la détente dans les taux d'intérêt a commencé. On
n'avait guère le choix : l'économie était sur le point d'agoniser pour de bon. Il y a eu
une reprise économique en 1983-84. Cette reprise, si elle est soutenue, entraînera
une autre flambée inflationniste qui fera paraître l'autre microscopique. Le même
petit jeu se reproduira-t-il ? Peut-être. Mais à plus ou moins brève échéance la
marmite va sauter, et la marmite c'est le système bancaire international.
A long terme, il y a deux choix : 1) Une dépression complète,
c'est-à-dire le ballon crève et l'on repart. 2) On diminue le ballon en réduisant
progressivement les milliers de programmes sociaux. Telle solution éviterait la débâcle
économique, mais, politiquement, elle n'est pas rentable : on se fait élire en
promettant des programmes sociaux plus généreux et non pas en les réduisant.
Quoiqu'il arrive, il est préférable de prendre ses précautions d'avance. Voici des
recommandations pour vous libérer de l'autoritarisme du gouvernement et pour vous
protéger du désastre économique qui s'en vient. A) 3 principes de base pour
vous libérer du gouvernement. 1) Ne soyez pas terrifié, ni impressionné
par le gouvernement. Plus il est gros, moins il est efficace et plus il est stupide.
2) Ne confrontez pas le gouvernement, ne le défiez pas publiquement, ni
ouvertement. N'oubliez pas : les politiciens ont une image à protéger. Si vous la
ternissez, ils vous combattrons énergiquement (dans ces conditions ils savent
être énergique). 3) Ne vous organisez pas,
résistez à la tentation de monter un groupe de contestation ou de revendication. Les
groupes sont plus faciles à identifier, à faire taire et à faire contrôler. Les groupes
sont aussi plus menaçants et à ce titre, ils sont plus
susceptibles de se faire écraser. S'il y a des restrictions gouvernementales
qui vous nuisent, voici quoi faire : 20
1) Faites la liste des restrictions qui inhibent votre liberté.
2) Déterminez les conséquences possibles si vous ignorez ces restrictions.
Exemple : un avertissement, une amende ou la prison.
3) Cherchez les façons légales de contourner ou d'éviter ces restrictions.
B) Comment vous protéger du désastre économique qui s'en vient.
1) Votre capital : - Liquider le papier : actions,
obligations, certificats de dépôt, etc. - Convertir vos avoirs en or et en argent
(ou une partie seulement). L'or et l'argent vont profiter incroyablement des problèmes
économiques (1988-90 : l'or à USD 5'000.-- l'once et l'argent
entre USD 100.-- et USD 200.-- l'once). - Cacher votre or et votre argent domestique
loin d'une possible confiscation gouvernementale.
2) Votre propriété : - Convertir vos
propriétés superflues en or et en argent. - Camoufler autant de vos actifs que possible.
- Déménager des grandes villes vers de petites cités isolées.
3) Votre vie et votre bonheur : - Eviter tout contact et tout
engagement avec le gouvernement et la politique. - Demeurer le plus discret possible au sujet de
vous, de vos activités et de vos affaires.
- Tout ce qui compte : votre propre bien-être, votre travail productif et votre
partenaire romantique. - Garder au moins un an de nourriture
surgelée ou déshydratée en plus de l'or et de l'argent, de la monnaie, des fusils,
des munitions et autre matériel de survie. - Investir dans une retraite ou une
cachette secrète, isolée et bien gardée. NOTE : Evidemment, selon votre situation
personnelle et votre perception du monde économique, vous pouvez arriver à des conclusions
différentes. De toute façon, peu importe que vous croyiez les mesures
précédentes extrêmes. Rappelez-vous toutefois qu'un minimum de protection et de
prévention ne font pas de tort dans notre monde.
21 3.2 L'EGLISE, LA RELIGION ET LE CONCEPT DE DIEU
Les apparences sont trompeuses dans le cas de l'Eglise et de la religion en général.
Superficiellement, aucune âme bien intentionnée ne pensera qu'il y a un soupçon de
mal et de méchanceté dans l'Eglise et la religion. Ils semblent tellement bons,
tellement portés à se donner pour les autres. Jamais l'idée ne viendrait que les gens
d'Eglise sont très dangereux. Historiquement, l'Eglise n'a pas toujours
eu cette bonne réputation. Les croisades, l'Inquisition et ses bûchers et le contrôle
tout-puissant des individualités ont plaidé contre l'Eglise.
Fondamentalement, les hommes religieux et les théologiens (peu importe qu'ils
soient de la secte chrétienne, protestante, bouddhiste ou autre) reposent tout leur
discours sur la promotion de systèmes éthiques et sociaux qui demandent aux
individus (on devrait dire qui obligent) de sacrifier leur vie et leurs valeurs à la
société, au bien commun ou à Dieu. Cela revient au slogan nazi : "Le bien commun
au-dessus du bien individuel". Cette pensée est responsable d'une cinquantaine de
millions de morts (la deuxième grande guerre). Mais cela n'est qu'une peccadille
comparée aux milliards d'individus qui ont massacré leur vie et leur bien en se
prosternant devant ce monstre sacré : l'Eglise.
Cette conception provient de l'altruisme et on la retrouve aussi dans le mysticisme.
En peu de mots : l'autre est plus important que soi. Aussi, c'est un attribut de la
mentalité tribale où chaque membre devait se sacrifier pour le bien de sa tribu.
Il faut se demander si des millions d'êtres humains devront encore souffrir avant que
les gens comprennent qu'il n'existe pas de bien supérieur à celui de l'individu.
Quant au concept de Dieu, c'est un outil de déception. Sous prétexte qu'il existe
peut-être une entité suprême, on demande aux individus de sacrifier leurs biens et
leurs valeurs à des parasites professionnels. Ce concept est l'opposé de la logique et
de la raison. Il diminue la capacité de raisonner qui est l'outil principal pour survivre
et atteindre le bonheur. Ce concept mine l'intellect de l'homme, endommage le soi et
l'estime de soi. A peu près 300 ans avant J.C., les
théologiens du temps ont découvert que le moyen le plus efficace pour contrôler la vie humaine
était de lier culpabilité et sexe. En appliquant cette connaissance jusqu'à
nos jours, l'Eglise catholique est devenue une superpuissance. Si ce contrôle a déjà été brutal
et grossier, aujourd'hui il est plus subtil et plus insidieux.
En plus d'utiliser la culpabilité, ils prennent des concepts comme l'humilité,
l'égalitarisme, le don de soi, le sacrifice, la pénitence, etc. et en font des vertus très
importantes ("pour être sauvé" sic). Ensuite, ils utilisent ces vertus pour manipuler les
individus : les rendre humbles qu'ils disent. En fait, ces supposées vertus sont plutôt
les attributs de la canaille, de l'individu qui ne s'assume pas, qui n'a pas de colonne
vertébrale. Aussi, ces vertus serviront à susciter de la culpabilité chez le producteur
honnête et vaillant. Une fois aux prises avec la culpabilité, le producteur sacrifiera
22 plus aisément les valeurs qu'il a produites
et gagnées pour supporter le parasite religieux.
La religion et le concept de Dieu sont des inventions sordides des non-producteurs,
des parasites et des mystiques pour usurper aux producteurs les biens matériels et
psychologiques pour vivre. Le concept de Dieu est faux et est probablement
le concept le plus destructeur jamais conçu par l'homme. Parallèlement,
la Bible est probablement le livre le plus destructeur et malveillant jamais publié.
La religion n'a aucune valeur objective à apporter aux individus qui recherchent
sincèrement le bonheur et l'épanouissement. A long terme, l'exposition aux thèses et
fantaisies religieuses est très destructrice pour l'estime de soi et pour la capacité et le
potentiel de croissance. L'individu a intérêt à demeurer loin de toute forme de
religion. 3.3 LE MYSTICISME
Les religions officielles ont perdu beaucoup de terrain dans les dernières années.
C'est fort heureux. Mais ce qu'elles ont perdu a été gagné par le mysticisme. C'est
dommage. Le mysticisme comprend les mille et une
formes de philosophies, pratiques et rituels comme les sciences occultes, le spiritisme,
la parapsychologie, toutes les formes d'ésotérisme, les sociétés secrètes comme
les Francs-Maçons, les Rose-Croix et les Templiers, les méthodes de divination
comme les lignes de la main, la boule de cristal, les cartes, etc., la scientologie,
les philosophies orientales, etc. Le mysticisme est aujourd'hui un
phénomène mondial. Ses proportions sont gigantesques. Des milliers de sectes
empoisonnent les consciences. Le suicide collectif de Jonestown a fait prendre conscience
subitement du danger inhérent au mysticisme.
Les affirmations des différentes formes de mysticisme vont des plus sérieuses en
apparence aux plus farfelues. Quelle que soit l'affirmation, on oublie toujours le
concept du fardeau de la preuve. Ce concept dit que si vous faites une affirmation,
c'est à vous le fardeau et la responsabilité de fournir des preuves suffisantes avant
qu'une quelconque crédibilité ne soit accordée à votre affirmation. Passez le test à
toutes les affirmations mystiques qui atteignent votre esprit et vous constaterez
qu'aucune ne passe les rigueurs du fardeau de la preuve.
Cela ne veut pas dire que l'on peut, dans l'état actuel de nos connaissances, tout
prouver scientifiquement, rationnellement. Il y a des phénomènes naturels que la
science n'a pas encore expliqués. Mais quand ils ne sont pas expliqués, ils ne sont
pas expliqués, c'est tout. Pourquoi sauter sur des explications légères, mais
plaisantes qui n'ont aucun fondement ? Parce que c'est une façon facile et rentable
d'exploiter la crédulité des gens. Un exemple : Raymond Moody a fait fortune avec
son livre "La vie après la vie". Il n'y a pas de thème plus populaire et plus
23 susceptible de plaire. Qui n'aime pas
se faire dire et "prouver" qu'il ne mourra pas vraiment ? Le phénomène des hallucinations
qui suivent la mort est réel. Comme dans l'état actuel de nos connaissances
on ne peut pas les expliquer, on tombe à bras raccourcis dans le mysticisme en
affirmant que cela prouve la survie de l'âme. Jusqu'à ce que la science véritable vienne
remettre les esprits à leur place en découvrant ce qui se passe vraiment.
La vérité : la science a découvert qu'au moment de la mort, le cerveau secrétait une
substance -l'hormone ȕ-endorphine- qui provoquait les hallucinations. Voilà,
les hallucinations ne sont plus l'appel de Dieu, mais le résultat d'une simple substance.
Si le mysticisme a une emprise aussi forte chez les individus, c'est qu'il vise les
supposément grandes questions de la vie : Pourquoi la vie ? Pourquoi l'univers ?
Pourquoi est-ce que je vis ? Est-ce que la mort est finale ? Etc. Ces questions sous
des apparences profondes et savantes sont en réalité des gadgets subversifs pour
détourner l'esprit en posant des questions qui n'ont pas de réponse. Cette
manœuvre a été utilisée par les théologiens et les mystiques pendant des siècles.
Ce tour fonctionne en prenant une idée qui n'a pas de sens et qui est inintelligible
pour ensuite la voiler, la masquer dans une phraséologie trompeuse, mais qui
semble profonde. Et l'on se sert de cette tromperie pour supporter n'importe quelle
doctrine fausse et irrationnelle. Exemple : pourquoi l'existence ?
Cette question n'a pas de sens et, contrairement aux apparences, n'a absolument
rien de profond. Une telle question ne peut pas et n'a pas besoin d'avoir de réponse
une fois que l'on réalise que l'EXISTENCE EXISTE. Il n'y a pas d'explication possible
à la question "pourquoi l'existence ?". Simplement parce qu'elle existe. Il n'y a pas de
"pourquoi" à l'existence, que ce soit celle de l'univers, des hommes ou des
moustiques (vous demandez-vous pourquoi les moustiques existent ? Non. Vous
constatez qu'ils existent, c'est tout). D'ailleurs,
est-ce qu'il y a une alternative à cette question ? Il n'y a pas de position
alternative à moins que l'on accepte la contradiction que l'existence n'existe pas…
La notion même de mysticisme comme celle de sacrifice est contraire aux besoins et
à la nature des êtres humains. Elles sont dangereuses au bien-être des individus.
Toutes les formes de mysticisme, d'occultisme et de religion travaillent pour miner
l'estime de soi et les plaisirs sexuels, ce qui, par ricochet, peut mener à la frigidité et
à l'impuissance. Plus un individu s'abandonne au mysticisme
pour échapper à la vie et à la réalité, plus il a besoin de s'échapper car sa vie
et la réalité deviennent de plus en plus des sources de conflits, de douleurs et d'agonie.
C'est la meilleure façon de perdre contact avec les joies et les plaisirs
authentiques qui sont inhérents à la vie et à la réalité objective.
Une autre caractéristique des mystiques est leur complainte explicite ou implicite que
la vie est misérable et que les gens sont pourris et méchants. Voici un exemple de ce
qu'un mystique peut penser des gens en général : "Je vois la masse comme un
troupeau de porcs que l'on mène lugubrement à l'abattoir". Cette citation exprime à
merveille l'idée que les mystiques ont des gens et de la vie. En parlant ainsi, les
24 mystiques ne font que parler pour eux-mêmes.
En réalité, l'opposé est vrai : la vie humaine est joyeuse et plaisante…
et les gens sont foncièrement bons. De nos jours, les mystiques sont plus
subtils. Ils cachent leur venin parmi certains concepts valables dans un lot de mi-vérités.
Les exemples les plus notoires sont Erich Fromm et Ron Hubbard (la scientologie).
Les deux utilisent certains concepts valables pour ensuite entraîner l'individu dans
des considérations beaucoup moins valables.
C'est à l'individu d'être vigilant et d'user de sa raison quand il rencontre des livres et
des gens qui professent certaines "grandes vérités".
En résumé, il est préférable de se détacher de toute forme de mysticisme,
d'occultisme et de religion pour atteindre le bonheur à long terme. De toute façon, le
mysticisme a bien peu de valeurs objectives à apporter à l'individu honnête et sincère
qui cherche la vérité et l'épanouissement. Chaque déclin majeur dans le progrès humain
est survenu dans des périodes où le mysticisme et la religion ont dominé les
consciences humaines et paralysé sa raison. 3.4 L'ASTROLOGIE ET LES OVNIS
Le destin de l'homme représente un marché fort lucratif. Beaucoup d'individus
recherchent dans les étoiles des messages pour prévoir l'avenir, pour mieux se
connaître et pour mieux profiter des occasions qui se présentent à eux. Il n'est donc
pas surprenant que l'astrologie soit très populaire.
L'idée fondamentale derrière l'astrologie -que l'on fait passer pour scientifique- est
fausse et même dérisoire quand on s'arrête sérieusement pour y penser. La notion
de base et supposément scientifique de l'astrologie est que les forces célestes
(étoiles, planètes, lune, galaxies, etc.) infinitésimales qui heurtent les êtres humains,
affectent et même contrôlent leurs esprits, leurs actions, leurs émotions et leur
destin. Les forces célestes existent. Mais elles
sont si faibles (on dit : infinitésimales) que leur influence dans les affaires des hommes
-si elle existe- est négligeable. En réalité, l'individu contrôle non
seulement son destin, mais son esprit peut facilement surpasser toutes les forces de la
nature ensemble. L'esprit humain peut même être plus fort et influencer plus
le destin de l'individu que toutes les forces directes et puissantes du gouvernement et de la
religion. Ce sont les choix et les décisions d'un individu
qui déterminent son destin. Pour un individu, prétendre et croire que
sa vie est sous le contrôle ou l'influence de forces directes plus puissantes de la nature
comme le climat, la pluie ou le vent c'est reléguer la puissance et la force de son
esprit et de ses actions dans une position bien basse. Mais affirmer, comme le font les
astrologues, que les êtres humains et leur esprit sont guidés, dépassés,
influencés ou affectés par les forces les plus faibles jamais découvertes dans la nature
(forces célestes d'outre espace), c'est reléguer le pouvoir de l'homme et de son esprit à
la plus basse position imaginable. 25
Telle conception, même implicite, peut être dévastatrice pour la confiance et l'estime
de soi d'une personne. Un mot sur le phénomène
des ovnis (objets volants non identifiés) : 1) Il est fort probable que des civilisations
hautement avancées existent dans l'univers, et que ces civilisations
possèdent la capacité technique de nous contacter et même de venir nous visiter.
2) Aucune évidence ferme et scientifique n'a jamais été trouvée qui prouve que
nous avons été contactés ou visités par des formes de vie extraterrestres.
3) La logique et l'objectivité nous dictent que ces civilisations avancées avec la
technologie nécessaire pour nous contacter ou nous visiter ne le feraient pas
parce qu'il n'y aurait aucun motif valable pour le faire (autant rationnel
qu'économique, social ou scientifique). On peut toutefois imaginer une exception,
statistiquement peu probable. C'est le cas d'une civilisation avancée forcée de quitter
son système solaire étant menacée de perdre sa source énergétique
principale ou son soleil. Voilà les faits résumés. Le reste est de
la plus pure spéculation. Il est préférable pour l'individu de se tenir loin de l'astrologie et des
fantaisies "extraterrestres à la Raëllienne".
3.5 LES PSEUDO-EXPERTS ET LES PSEUDO-INTELLECTUELS
Il a été question depuis le début de cette partie de la grande imposture du bien
commun passant avant le bien individuel. Outre les théologiens et les politiciens, une
autre race d'hommes utilise ce concept pour contrôler les individus et s'approprier
leurs richesses. Ce sont les pseudo intellectuels ou pseudo experts.
Ces intellectuels imposteurs se spécialisent pour trouver de nouvelles causes -le
plus souvent des causes sociales- devant lesquelles l'individu doit se sacrifier. Ce qui
importe à ces intellectuels de pacotille c'est de savoir qui sera la victime, pour quelle
cause et à qui le sacrifice profitera. Généralement, les réponses à ces questions sont
toujours les mêmes : - La victime est l'individu productif et honnête.
- La cause est souvent sociale : sauver les phoques, les arbres, la nature…
- Le sacrifice profite à ces intellectuels qui n'ont pas besoin d'être productifs pour
vivre. Pour réussir, ils faussent les mots, les concepts,
les faits et la réalité. De cette façon, ils peuvent mener des carrières faciles
et non-productrices à manipuler les gens. Cette race a proliféré en même temps que se
sont développées les sciences sociales.
26 Il faut distinguer ces intellectuels des
véritables intellectuels, ceux qui s'engagent dans des activités demandant l'utilisation
rationnelle et créatrice de l'esprit. Comment les distinguer ? Surveillez :
- Les grands cris et les clameurs comme "il faut sensibiliser les gens à ce
problème". - Les appels à la solidarité.
- Toute demande pour que vous vous sacrifiiez pour une cause dite juste, bonne
ou noble. - Etc.
Soyez vigilant face à tout mouvement et toute mode qui cherchent à vous enrôler et
à vous sensibiliser. Jugez avec objectivité et froideur toute affirmation à odeur
altruiste qui semble belle. Dites-vous : ces intellectuels veulent mon bien et si je les
laisse faire, ils vont l'avoir. Ne vous laissez justement pas faire : vous êtes l'autorité
suprême sur votre vie et vous êtes la cause suprême dans votre vie. Un seul
mouvement compte : le mouvement pour améliorer votre bien-être et votre bonheur.
C'est ce mouvement qui compte. 3.6 LES MEDIAS ET LES JOURNALISTES
Depuis l'avènement des médias électroniques, les individus n'ont plus à réfléchir.
Non, car les journalistes et les médias le font pour eux. Ils disent aux gens ce qui est
bon pour eux. Ce qu'ils doivent faire et ne pas faire, ce qui n'est pas bon pour eux,
les causes pour lesquelles il faut se dévouer. Les gens ont des opinions, les opinions
et les rumeurs qu'ils ont cueillies dans les médias.
L'influence des médias n'est pas à sous-estimer. Ils sont devenus des autorités
toutes-puissantes. Les journalistes se substituent à l'esprit objectif des individus en
indiquant, subtilement ou non, ce qui est bien, ce qui est mal.
Il est évident que dans la réalité, les journalistes
n'ont aucune autorité réelle sur les individus. Ce sont ces individus qui laissent
les journalistes et les médias les influencer et les contrôler.
D'un autre côté, nombre de journalistes font partie de cette race décrite
précédemment : Les pseudo intellectuels. Certains journalistes sont passé maître
dans l'art de déformer la réalité, les faits. Ils trompent leur auditoire en créant des
histoires qui semblent valides et sensées, mais qui ne le sont pas du tout. Ils
prennent souvent le visage du Robin des bois moderne qui se bat pour des causes
nobles, justes, plus élevées que le simple et vulgaire (sic) bien individuel. Les
individus qui succombent à ces supercheries voient leur vie diminuer en satisfaction,
en joie et en bonheur. C'est encore le piège de l'altruisme et du mysticisme qui fait
son œuvre destructrice. De cette manière, des journalistes
peuvent attaquer subtilement ou hystériquement les valeurs humaines fondamentales et en sortir
supposément grandis. 27
3.7 LES GROUPES ET LES GROUPEMENTS Si dans un groupe de 100 personnes,
99 pensent que tel énoncé est vrai, et une seule croit cet énoncé faux, cet énoncé devient-il
vrai parce que la majorité le croit vrai ? Non, évidemment.
Le groupe devient une autorité quand, sous la pression du nombre, l'individu doit
céder ou cède par crainte ou par faiblesse. C'est une tendance humaine de se
conformer à la majorité. C'est le jeu démocratique, mais qui peut s'avérer dangereux
pour un individu. Quand vous allez voter, vous n'êtes
qu'un vote parmi tant d'autres. Ce n'est pas tellement grave dans le cas d'élections car vous
pouvez vous passer des gouvernements.
Mais les groupes sont omniprésents. Au travail, à la maison, et dans votre vie
sociale, il y a des groupes : le syndicat, la famille, les amis. Les laissez-vous vous
influencer indûment ou vous contrôler ? Tout d'abord, l'idée que l'union fait la force
n'est pas aussi géniale qu'elle le paraît. En fait, la majorité des gens croient qu'ils
peuvent accomplir plus en partageant les responsabilités, les efforts et les récompenses
avec d'autres qu'en travaillant seul. Les groupes n'existent pas en tant que
tel. Ce ne sont pas des entités vivantes. Ce sont des individus qui se rassemblent. Mais ces
individus demeurent des individus distincts avec leur personnalité,
leurs goûts, leurs besoins et leurs limites. En s'unissant, on pense que le groupe agit comme
une unité simple avec un but unique. C'est impossible, car chaque participant
du groupe croit que le groupe agira à l'unisson de ses objectifs et de ses méthodes
à lui. Le résultat est inévitablement un compromis, sinon une grande déception.
Un autre fait dont il est préférable d'être conscient c'est que vous ne contrôlez pas
l'effort et le travail de l'autre. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut jamais se regrouper.
Les efforts de groupe sont souvent nécessaires. Mais chaque individu doit garder le
contrôle de sa propre réponse, de sa capacité, de ses efforts et de ses
récompenses, s'il veut garder et maintenir le maximum de motivation et de
satisfaction. 3.8 CERTAINS INDIVIDUS
Dans la vie d'un individu il y a toujours des personnes qui ont une grande influence
sur ses décisions et sa philosophie de la vie. Même si ces influences sont
indéniables et pas nécessairement mauvaises, beaucoup d'individus laissent
d'autres individus devenir des autorités très puissantes qui dictent -tantôt
directement, d'autres fois subtilement- toute leur vie.
Parmi les influences les plus puissantes, il y a les parents. Le père et la mère ont une
place importante dans la vie d'un individu. Ce sont eux qui, par leur propre vie et par
l'éducation qu'ils inculquent à l'enfant, façonneront les premières bases de la
personnalité de cet enfant. La position de l'enfant face aux parents est aussi
unique : 28
l'enfant dans les premières années de sa vie est dépendant à 100 % de ses parents.
Une relation à sens unique s'établit. L'enfant est nourri, vêtu et éduqué par ses
parents. Plus tard l'enfant devra rompre
le cordon ombilical pour devenir idéalement autonome et indépendant à 100 %. Telle action
est risquée : l'enfant devenu adulte devra assumer chacune de ses décisions,
il devra agir et réagir selon sa propre philosophie et sa propre pensée, Bref,
il devra se façonner une identité personnelle et assumer son individualité. D'autre part,
il sera confronté entre créer sa vie à 100 % comme il l'entend et céder au désir de faire
plaisir à ses parents et rechercher leur approbation.
Beaucoup n'osent pas s'aventurer seuls dans la vie : Ils apporteront donc leurs
parents. Ceux-ci deviendront en réalité une partie de leur conscience et tout au long
de leur vie ils leur rappelleront ce qu'ils doivent et ne doivent pas faire. C'est la
solution facile et sécurisante. Exemples : - au lieu de travailler dans le domaine qu'il
aime vraiment, mais qui n'offre aucun salaire sûr, l'individu choisit
un travail tranquille et sécure - au lieu de défier l'autorité parentale
en cohabitant avec sa partenaire, l'individu choisit le mariage religieux pour avoir
la paix (bien qu'il n'y croie pas du tout) - au lieu de divorcer quant il devient évident
que le mariage est un échec, il choisira d'attendre, d'attendre et d'attendre.
Que diraient mes parents ? Si les parents s'érigent comme autorité
extérieure c'est qu'il y a rencontre d'au moins une des deux conditions suivantes :
1) Les parents se présentent d'une façon autoritaire (une éducation autoritaire sans
aucune souplesse ni flexibilité) 2) L'enfant devenu adulte accepte et cultive
l'autorité des parents soit par paresse, soit par crainte.
Le pouvoir final c'est l'individu qui l'a. Il peut choisir consciemment de refuser
l'autorité parentale. Ce faisant, il choisit de devenir sa propre conscience unique et
suprême. C'est le premier pas vers le bien-être, le bonheur et l'épanouissement.
Il n'y a pas que les parents qui deviennent des autorités absolues. Il y a nombre
d'individus dans différents domaines qui s'érigent comme des autorités et que
beaucoup acceptent comme tels. (Une personne est libre de s'ériger ou de se dire
autorité. Mais les individus sont aussi libres de rejeter ou d'accepter cette autorité).
Dans le domaine de la finance et de l'investissement aux Etats-Unis, un mot de M.
Henry Kaufmann (M. Alan Greenspan à notre époque) est immédiatement suivi par
des milliers de moutons. Pourquoi ? Parce que les individus ne veulent pas se
donner la peine d'étudier, d'apprendre et d'observer attentivement le monde financier
pour en arriver à leurs propres prévisions et décisions. Et quand ils le font, ils ne sont
jamais certains d'eux-mêmes. Il est bien plus facile d'attendre que M. Kaufman se
29 lève et dise ce qu'il pense et ce qu'il
prévoit (ou un autre comme M. Joe Granville). Cela ne veut pas dire qu'il faille rejeter ce
que dit M. Kaufman ou tout autre expert reconnu. Non. Mais il faut garder à l'esprit
que M. Kaufman (ou n'importe qui d'autre) est un individu comme n'importe qui avec ses
faiblesses, ses forces et ses préjugés. De cette façon, son jugement peut être
étudié dans une meilleure perspective. Dans le domaine religieux, un seul mot du
pape est suffisant pour faire repentir ou pour influencer des millions de personnes
de par le monde.
Malgré son titre puissant, malgré la prétention qu'il soit, à titre de chef
de l'Eglise, infaillible dans certaines circonstances, le pape n'en demeure pas
moins un individu avec une bonne part de préjugés, de désirs et de besoins communs
avec l'individu ordinaire. Sacrilège ? Peut-être. Mais c'est une façon de mettre
dans un contexte plus pertinent les déclarations et les exposés du pape
(ou de n'importe quelle supposée autorité religieuse, mystique ou autre). Tous les chefs,
les grands experts et les grandes autorités restent de simples individus
faillibles et susceptibles de vous induire en erreur. Prenez garde. Il n'y a qu'une
autorité valable sur votre vie : VOUS. 3.9 LES NORMES, LES MODES ET LES TRADITIONS
Qu'est-ce qui est normal ? Est-il possible de définir objectivement la normalité ?
La société par le biais de ses institutions (familles, Eglise, Etat, etc.) impose ses
critères de normalité aux individus. De cette façon, les normes avancées par les
institutions deviennent des autorités extérieures quelquefois très puissantes, que l'on
substitue à l'autorité suprême et sacrée de l'individu.
Les normes peuvent, peut-être, être considérées dans certains cas comme des
guides et des indices, mais en aucun cas ce ne sont des autorités qui passent avant
l'individu. La seule définition rationnelle qui tienne de la normalité est : est normal ce
qui contribue à augmenter mon bien-être et mon bonheur à long terme.
Les médias sont très puissants pour créer des modes. Dans le seul domaine de la
mode vestimentaire, les médias font dépenser des milliards à chaque saison pour
"suivre la mode". Une saison c'est la "maxijupe" qui descend jusqu'aux orteils, l'autre
saison c'est la minijupe qui monte aux fesses. D'une saison à l'autre "il faut" refaire
ou changer sa garde-robe. Voilà une façon pas très subtile d'influencer la volonté et
les goûts individuels. Si dans le domaine vestimentaire,
les modes ne sont pas trop dangereuses (sauf pour le portefeuille), il en est autrement
dans les autres domaines. Les médias ne se contentent pas de suggérer comment se vêtir.
Ils vont jusqu'à suggérer fortement comment réagir dans l'intimité.
Par les feuilletons, les téléromans et par différents documentaires et reportages, les
médias forment des modes dans les attitudes et les comportements. Ainsi, il peut
devenir à la mode de divorcer, de se marier, d'entreprendre telle carrière, de coucher
avec n'importe qui, n'importe quand, de chômer, de devenir prestataire de la sécurité
sociale, d'épouser des causes nobles pour le bien de la société (sic), etc. En tant que
tel, rien ne dit à priori si ces modes sont bonnes ou mauvaises. Ce n'est pas là la
question qui nous intéresse. Par leur omniprésence et en faisant partie en quelque
30 sorte de l'arsenal d'approbation sociale,
les médias transforment ces modes en des suggestions autoritaires puissantes de
comportement, de pensée, d'attitude et de conscience. C'est une façon subtile de
guider les consciences modernes qui se cherchent et qui tardent à se prendre en main.
Comme pour les traditions, les modes et les normes on tendance à remplacer la
conscience individuelle et la pensée consciente. Il est préférable d'être sur le qui-vive
car, souvent, elles s'imposent à nous sans bruit. Mais leur tort et leurs dangers
reposent sur la subordination passive de l'individu à une autorité extérieure à sa
conscience.
L'individu libre trace sa vie selon un plan unique et original. S'il prend conseils et
informations partout, il ne laisse rien ni personne décider à sa place. C'est ce que
font les normes et les modes. Méfiez-vous. 3.10 LES DROGUES
Par drogue il faut comprendre toute substance, naturelle ou chimique qui, entre
autres caractéristiques, crée une dépendance physique ou psychologique chez son
consommateur. De ce fait, la drogue sous toutes ses formes devient une autorité
extérieure à laquelle l'individu obéit sans vraiment avoir le choix.
Les drogues sont variées. On parle le plus souvent dans les médias des drogues
dangereuses comme la cocaïne, l'héroïne et la marijuana. Mais il ne faut pas oublier
toutes ces substances : caféine (contenue dans le cola, le café et le thé), le tabac,
les sucres (hydrates de carbone), l'alcool, l'opium, les barbituriques, les
amphétamines, etc. La plupart des drogues ont des effets
à deux niveaux : physique et psychologique. Au niveau physique, toutes ces drogues sont
nocives à court ou long terme. Au plan psychologique, elles créent au moins une
dépendance devant ce "semblant" de bien- être que la consommation de la
drogue procure momentanément. Le malheur c'est que l'individu perd
l'autorité de son esprit sur ces décisions, comportements et pensées. De plus,
la plupart de ces drogues causent une distorsion de la réalité (marijuana, alcool,
héroïne, etc.). L'individu, en plus de perdre l'autorité sur lui-même, voit sa capacité de juger
efficacement la réalité diminuer et même mise en péril dans certains cas.
L'individu est moins apte à appréhender la réalité. A long terme, son bien-être et son
bonheur (qui dépendent de la façon dont on juge la réalité) risquent de diminuer,
voire disparaître. Par contre, l'effet indirect le plus
insidieux des drogues est de donner l'impression (très agréable) à l'individu que sous l'influence
de telle drogue, il est plus apte et plus efficace dans son jugement et dans ses
comportements. En effet, l'individu perdant momentanément une partie de ses inhibitions,
semblera plus brave, plus éloquent ou plus "sociable". Cet effet a pour
conséquence d'augmenter considérablement l'emprise de la drogue sur l'individu,
le rendant encore plus esclave. 31
Le premier pas pour l'individu qui veut se libérer des drogues est de prendre
conscience qu'il est contrôlé par une habitude et (ou) une dépendance
psychophysiologique. Ensuite, selon la (ou les) drogue(s) dont il est question
l'individu aura le choix entre la cure de désintoxication (amphétamines, alcool, etc.),
la thérapie pour les drogues dures comme les opiacés (héroïne, cocaïne, etc.) et la
décision d'arrêter la consommation pour les drogues comme le tabac, l'alcool, les
hydrates de carbone, la caféine, etc. Une telle décision pour être efficace doit être
irrévocable, complète, non-négociable et prise pour toujours. L'individu qui se
débarrasse de ces vilaines habitudes verra son estime de soi augmenter
considérablement et la qualité de sa vie décupler. Plus important encore, cet individu
reprendra le contrôle véritable de sa vie. Il deviendra l'autorité suprême sur sa vie,
ses comportements et ses pensées. 3.11 LE TEMPS
Avant d'aborder comment le temps est une autorité pour beaucoup d'individus, il
convient de faire une distinction. Le temps en tant que tel est une réalité physique
faisant partie de la réalité objective. On peut observer le temps à travers différentes
manifestations : le passage des saisons, la croissance d'un enfant, la révolution de la
terre autour du soleil et sur elle-même, etc.
Ce n'est évidemment pas de ce temps dont il est question ici. Le temps en tant que
réalité observable est un phénomène comme les autres phénomènes de la vie et de
l'univers. A ce titre, on doit l'étudier et chercher à comprendre sa signification dans
notre vie. C'est le domaine des sciences physiques.
D'autre part, le temps pour les humains représente une dimension importante de leur
vie, physiquement et psychologiquement. Physiquement, le temps amène des
changements physiologiques chez l'humain qui se répercutent dans sa psychologie.
C'est là que le temps peut devenir une autorité puissante chez l'individu. Le temps
peut devenir un alibi pour subordonner sa conscience et limiter sa vie. Dans ce sens,
le temps est une autorité absolue qui ne repose sur aucune base réelle.
Ce phénomène est plus répandu pour deux manifestations du temps : l'âge et le
passé. A) Le passé :
Une des idées les plus courantes de nos jours dans les salons au sujet de la
psychothérapie et de la psychologie est l'influence du passé dans la vie d'un individu.
Cette idée provient de la psychanalyse et du freudisme. Freud et toute une
génération qui l'a succédé croyaient qu'une névrose était causée par un conflit non-
réglé datant de l'enfance entre l'enfant et ses parents (le plus souvent).
Plus tard, la psychologie a repris cette idée et l'a diffusée largement dans le public.
En gros, cette idée se résume à ce slogan : "Tout se joue avant six ans".
32 Le résultat chez l'homme de la rue : il
croit fermement qu'il doit subir les influences néfastes de son passé et de son enfance.
Cette constatation devient évidente en consultation privée. La majorité des clients
s'attend à ce que le thérapeute fouille patiemment et minutieusement leur passé pour
retrouver, enfouis dans leur inconscient, les conflits profonds et obscurs à la racine
de leur(s) problème(s). Cette tendance à tout mettre sur le
dos du passé (souvent cela signifie tout mettre sur le dos des parents) s'explique facilement,
et elle n'est qu'une autre facette du thème central de cette partie : tous les moyens
(alibis) sont bons pour ne pas prendre sa vie en main,
pour ne pas être responsable de sa vie. Le passé comme autorité signifie que les
comportements d'aujourd'hui sont causés par des événements lointains dans le temps.
En d'autres termes, votre gène à aller voir une fille (ou un garçon) aujourd'hui
est causée par votre relation avec votre mère (ou votre père) quand vous aviez deux, trois ou
quatre ans (ou par votre première tentative malheureuse à 18 ans).
C'est pourquoi la plupart des gens en thérapie veulent regarder de très près ce que
leurs parents leur ont fait il y a 10, 20, 30 ans passés et comment ce que leurs
parents ont fait alors, fait en sorte qu'ils se comportent d'une telle façon aujourd'hui.
Mais la plupart du temps, ils ne veulent pas (pas même un seul instant) observer
même de loin ce qu'ils font aujourd'hui, jour après jour, pour garder et cultiver les
mêmes comportements et les mêmes blocages. Car, si d'une part le passé a une influence
sur vos comportements (il ne s'agit pas de nier toute influence), la plus grande et imposante
influence c'est ce qui se passe dans votre tête à chaque jour,
Et cela vous pouvez le contrôler. On observe souvent chez les gens à comportement
autodestructeur des influences passées très nocives. Par contre, s'il est
vrai que ces individus ont été endoctrinés (ou programmés) on remarque que,
lorsque la source endoctrinante disparaît (parents, professeurs, religieux, etc.),
l'individu prend la relève et devient sa propre source endoctrinante.
Et si, à un certain âge de la vie, l'individu est dépendant presque entièrement (de ses
parents ou d'autres personnes), cette dépendance a une durée limitée. C'est alors
que l'individu a la possibilité d'annihiler l'influence néfaste du passé en prenant en
main sa vie et sa conscience. En bref, le passé a une influence sur la
vie des individus. Mais celle-ci n'est pas absolue, ni magique ou fatale. Elle est
limitée et renforcée seulement par l'absence de jugement, l'ignorance et le manque de volonté.
Voilà donc un alibi qui saute. Car le passé est un des alibis préférés des gens qui ont
eu une enfance malheureuse ou qui ont vécu des événements bouleversants. Ils se
refusent à quitter cette enfance ou ce passé même si 10, 20, 30 ou 40 années se
sont écoulées depuis. 33
B) L'âge : "Trop jeune ou trop vieux", voilà,
en un slogan, résumée l'autorité absolue que représente l'âge pour beaucoup d'individus.
Quelle ne fut pas sa stupéfaction (et sa rage aussi) quand un des manuscrits de
l'auteur sur l'amour et la sexualité fut accueilli par des expressions comme :
- "Tu es bien trop jeune". - "A ton âge, que connais-tu à ce sujet".
- "A ton âge, personne ne te prendra au sérieux". - "Commence par prendre de l'expérience,
le jeune". (lire plutôt : commence par revivre les mêmes choses des milliers de fois,
ensuite tu seras tellement blasé que tu ne te lanceras plus dans d'aussi
grands projets). - Etc.
L'auteur avait 22 ans. En quelques phrases, les gens (des proches pour la plupart)
classaient et envoyaient promener le résultat de huit années de travail, souvent sans
en avoir lu une seule ligne. Comme destruction, difficile de trouver mieux.
D'autre part, il y a des individus qui attendent d'être plus vieux pour faire certaines
choses qu'ils rêvent de faire. Plusieurs meurent avant d'avoir l'âge "correct" pour
réaliser leur(s) rêve(s). D'autres, une fois à l'âge dit "correct", se trouvent trop vieux.
Ironique, n'est-ce pas ? Des personnes à 30 ans se qualifient
de "trop âgées" pour recommencer à étudier. Pendant ce temps, des hommes et des femmes
de 80 ans et plus reçoivent leur diplôme universitaire avec fierté.
Des personnes à 30 ans s'estiment trop jeunes encore pour voyager. D'autres, à 15
ans, partent faire le tour du monde. Pendant que des gens de 40 ans se trouvent
trop âgés pour faire de l'exercice physique, un monsieur de 93 ans
termine un marathon (vous avez bien lu : 93 ans). Voilà une belle liste très claire qui expose le
traquenard : l'âge est un alibi pour protéger sa fausse estime de soi et
pour camoufler sa paresse. Dans ce sens, nombre de gens en font une autorité absolue :
- A tel âge, il faut faire cela (liste restrictive de choses à faire).
- A tel âge il ne faut pas faire cela (autre liste).
En réalité, l'âge est un mauvais critère. Il porte à confusion car il renvoie à un
concept de normalité statistique : à tel âge, la plupart des individus font cela et sont
cela. Pris de cette façon, l'âge ne s'arrête pas à chaque cas individuel. Et chaque
34 individu est unique : il a vécu
des expériences, des situations et des émotions uniques et il a réagi à ces événements à sa façon
unique. Tout cela fait qu'à l'âge X monsieur Z en arrive à tel point de sa
vie. Il a passé par des événements que beaucoup d'individus ne vivront jamais,
ou vivront plus tard ou ont vécu plus tôt, mais à leur façon.
Comment peut-on alors apposer une étiquette bien définie à un âge : à tel âge, fait
ceci, mais évite cela ? Impossible. Certes, l'âge est un indice et une guide.
Par exemple, il est peu probable que vous soyez capable de courir un marathon à 85
ans. "Peu probable" signifie que c'est possible, mais en probabilité, rare (possible
pour ceux par exemple qui font de la course un intérêt majeur dans leur vie).
L'âge n'est jamais une autorité absolue, mais un autre détail dont il est préférable de
tenir compte quand cela est pertinent. C) Le présent et le futur :
De la même façon que le passé peut représenter une autorité absolue, le présent et
le futur sont aussi quelquefois conçus comme tels.
De façon rationnelle, le présent est plus important que le passé ou le futur. C'est
uniquement dans le moment présent que vous pouvez penser, agir et jouir. Le passé
importe dans la mesure où il peut enrichir et aider le moment présent par le souvenir
et l'expérience. Le futur n'existe pas encore. En ce sens il est moins important que le
présent. Mais en général les probabilités sont assez bonnes pour en tenir compte.
Voici deux tendances nocives assez répandues qui peuvent transformer le présent et
le futur en autorité. 1) Quand on considère uniquement le présent :
Cette attitude est autodestructrice car elle ne tient pas compte des conséquences
que l'acte posé aujourd'hui aura demain ou dans le futur. Il y a beaucoup de
comportements qui apportent un plaisir sur le coup, mais qui sont néfastes à long
terme. Et si l'individu ne considère que le présent, il se lancera dans ces
comportements sans en considérer les conséquences futures. On peut aller jusqu'à
mettre sa vie en danger de cette façon. Par exemple, l'alcool provoque un plaisir
lors de son absorption. Mais celui qui ne considère que ce plaisir en sera quitte pour
une superbe nausée le lendemain (ou le coma et la mort s'il va encore plus loin).
Vivre au présent signifie faire en sorte de vivre au maximum chaque moment de sa
vie en considérant toutes les conséquences à long terme de ses gestes.
2) Quand on considère uniquement le futur : 35
Cette tendance était plus répandue dans le passé quand la situation mondiale était
plus calme et plus sûre. Ce sont les gens qui se
privent aujourd'hui dans le but de jouir plus demain. C'est
hypothéquer le présent en vue d'accumuler pour le futur. C'est une attitude
dangereuse car elle met en péril le futur et le présent. La seule façon rationnelle et
optimale de préparer le futur (dont l'existence n'est jamais assurée) c'est en vivant au
maximum le présent et en assumant les conséquences futures des actions posées
aujourd'hui. NOTE IMPORTANTE :
Il faut distinguer cette dernière attitude convulsive et autodestructrice qui repose sur
la peur du futur (plus précisément la peur de la pauvreté et de la maladie), de
l'attitude saine et rationnelle de la fixation d'objectifs à court, moyen et long termes.
Ce processus implique nécessairement le choix entre des comportements dans le
présent plaisants -mais qui sont contraires à l'atteinte des objectifs- et des
comportements qui impliquent l'atteinte des buts et des objectifs. L'exemple
classique est celui de l'étudiant qui s'est fixé l'objectif de devenir médecin et qui a à
choisir entre sortir avec ses amis et étudier. La première éventualité amènera du
plaisir dans le présent, mais peut mettre en péril l'atteinte du but visé. La deuxième
limite volontairement le plaisir dans le présent dans le but d'en avoir un beaucoup
plus grand dans le futur : l'atteinte de l'objectif. Une vie dynamique et saine est
remplie de ces décisions stratégiques et délicates.
3.12 LE TALENT ET L'INTELLIGENCE
Vous est-il déjà arrivé de passer une des remarques suivantes à propos d'une
activité quelconque : - Moi, je n'ai pas de talent.
- Moi, je ne suis pas assez intelligent. Si oui, vous avez probablement consacré le
talent et (ou) l'intelligence comme autorité régnant au-dessus de vous.
La psychologie moderne a beaucoup popularisé ces deux notions. A partir de la
petite école, les enfants subissent des tests pour déterminer leur intelligence, leurs
talents, leurs goûts, etc. Pendant ce temps, très peu de scientifiques s'accordent
pour définir l'intelligence de façon analogue et cohérente, à un point tel que peu de
psychologues sont d'accord sur ce que mesurent ces fameux tests. Par exemple,
l'intelligence et le quotient intellectuel ne sont pas deux concepts identiques. Aussi,
on confond fréquemment intelligence et mémoire. Exemple : vous réussissez bien à
l'école et l'on vous classe comme "intelligent". La réussite scolaire est une preuve
que vous avez une bonne mémoire et non pas une preuve d'intelligence (la mémoire
est une composante de l'intelligence). 36
Les définitions sont encore plus vagues et plus rares pour la notion de talent. Même
que plusieurs n'hésitent pas à tomber dans le magique et le mysticisme pour définir
et "expliquer" le talent. La réalité est plus simple : le talent, compris comme il l'est par
la majorité des gens, n'existe pas… C'est un gigantesque alibi pour s'éviter le
"fardeau" de l'effort et de la volonté. Les généticiens ne seront peut-être pas
d'accord. Selon certains d'entre eux, le talent provient d'une transmission génétique. Si
la transmission des caractères physiques par l'intermédiaire du gène est prouvée -et
évidente-, il n'en est pas ainsi pour les traits psychologiques. L'individu naît
avec un chèque en blanc, psychologiquement parlant. Autrement dit, vous naissez l'esprit
vide, blanc (mis à part les premières sensations déjà enregistrées pendant la
grossesse et la naissance). Génétiquement, il est possible
(seulement possible) que l'individu ait des prédispositions psychologiques diverses. Mais
ces dernières ont deux caractéristiques :
1) Ce ne sont que des prédispositions, et non des déterminismes stricts.
2) Comparées aux influences de l'environnement (qui peuvent confirmer ou infirmer
ces prédispositions), à l'éducation, à l'utilisation optimale rationnelle de l'esprit
humain, les prédispositions génétiques ne font pas le poids.
Pour l'individu, cela signifie qu'il peut cultiver et développer toutes les habiletés qu'il
désire avec le maximum de détermination et d'effort sans se soucier s'il a du talent
ou non. Le manque de talent dont les gens parlent est le plus souvent un blocage
psychologique acquis dans l'enfance envers une activité ou un domaine. La
personne qui reconnaît son blocage et identifie ses causes peut s'en débarrasser et
entreprendre l'activité voulue avec une nouvelle détermination.
Ce qui vient d'être dit pour le talent vaut aussi pour l'intelligence. Il y a très peu
d'activités ou de domaines qui demandent une intelligence supérieure (sans même
savoir ce qu'est précisément l'intelligence). D'ailleurs, l'intelligence étant une fonction
de l'esprit humain, elle répond à sa propriété numéro un :
- Plus on utilise son esprit, plus il se développe et plus il devient efficace.
C'est la même chose pour l'intelligence : plus vous utiliserez votre intelligence, plus il
sera facile de l'utiliser et, plus efficace et puissante elle deviendra.
Remarquez qu'une personne qui part avec le principe "je ne suis pas intelligent(e)" a
l'alibi parfait pour ne pas utiliser son intelligence et,
ne l'utilisant pas, celle-ci va flétrir et décroître comme un muscle qui ne sert plus.
L'intelligence n'est qu'un outil, que l'on peut utiliser bien ou mal, pour soi ou contre
soi. En aucun temps, l'intelligence ne doit être le critère central, ou l'autorité pour
décider si vous allez entreprendre telle ou telle activité. Vos goûts, vos intérêts et
votre volonté sont beaucoup plus importants.
37 C'est encore plus vrai pour ce concept
vague et poussiéreux qu'est le talent. Toutes les habiletés s'apprennent et se développent en
y investissant effort et volonté. 3.13 LES SUPERSTITIONS
Le progrès scientifique et technique et l'avancement incroyable de notre
connaissance ont porté un dur coup aux milliers de superstitions qui empoisonnaient
l'existence de nos parents. Uns superstition est la croyance qu'un acte ou un
événement va mystérieusement en causer un autre ou va, aussi mystérieusement,
apporter bonheur ou malheur. Deux exemples : 1) Jamais deux sans trois : Tout ce qui se
produit deux doit absolument se produire une troisième fois. Voilà une croyance
stupide. C'est comme si dans l'univers il y avait une loi qui obligeait un événement à se
produire une troisième fois. Les familles à deux enfants
n'existeraient pas… entre autres. 2) Briser un miroir amène sept années de
malheur : Ici, l'acte de briser un miroir amène mystérieusement du malheur
pendant sept longues années. Aussi ridicule que la première, cette croyance
est une insulte à l'esprit humain. Comme l'écrit Louis Pauwels, ce ne sont pas les miroirs
fêlés qui portent malheur, mais bien les cerveaux fêlés.
Il y a encore des gens qui se laissent déranger par ces croyances stupides au point
d'en faire des autorités dans leur vie. Pour ces gens accablés, la solution repose
dans l'utilisation du fardeau de la preuve : imposez-vous la tâche de prouver noir sur
blanc toutes les superstitions que vous croyez et auxquelles vous obéissez.
Exemple : vous croyez que le chiffre "13" porte malheur. Prouvez-le. N'hésitez pas à
prendre un crayon et essayez d'écrire par quel processus ou mécanisme d'action, le
chiffre "13" porte malheur. La réponse : aucun. Logiquement, cette croyance n'a
aucun sens. Une fois le fardeau de la preuve passé,
concevez un débat pour attaquer cette croyance.
Exemple de débat : c'est faux et absurde que le chiffre "13" porte malheur. Il n'existe
aucune loi ou règle qui puisse supporter cette croyance.
Quand cette croyance apparaît à votre esprit, répétez-vous dynamiquement ce débat
jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Allez-y avec vigueur car il ne suffit pas toujours de
constater qu'une croyance est irrationnelle pour l'éliminer.
Cette stratégie peut très bien être employée pour chaque superstition qui vous
accable. Exemples de superstitions
que l'on rencontre au Québec - Jamais deux sans trois.
- Le chat noir porte malheur. 38
- Le chiffre "13". - Le vendredi "13".
- Un miroir brisé amène sept ans de malheur. - Passer sous une échelle porte malheur.
- Renverser du sel = chicane. - Renverser du poivre = joie.
- Ecraser une araignée avec le petit doigt de la main gauche = richesse.
- Toucher du bois quand on mentionne qu'un événement malheureux ne nous est
jamais arrivé. - Etc.
La liste pourrait continuer pendant des pages et des pages. Notez aussi que chaque
région a ses propres superstitions. Vous pouvez, comme exercice, composer une
liste des superstitions les plus populaires dans votre région.
3.14 LES SIGNAUX EXTERIEURS, LES EVENEMENTS ET LE LANGAGE
Cette dernière catégorie d'autorités semble bizarre à première vue. Comment des
signaux extérieurs, des événements et le langage peuvent devenir des autorités pour
un individu ? Rappelons d'abord
comment il faut comprendre la notion d'autorité. Une autorité est
tout ce qui exerce un pouvoir quelconque, un contrôle extérieur sur les décisions, les
actions et les émotions d'un individu. L'autorité supprime une partie du pouvoir
décisionnel de l'individu sur sa vie, à son insu ou volontairement.
De cette façon, un signal extérieur devient une autorité quand il amène
automatiquement une réponse apprise sans passer par le choix de l'individu.
Exemple : le téléphone sonne tout à coup. Par habitude et automatisme c'est un
signal -ou stimulus- auquel vous avez appris à obéir. Sans réfléchir, sans même
prendre conscience de la situation, vous réagissez et vous répondez. Le téléphone
devient l'autorité, vous n'avez plus le choix. Dans la réalité, vous n'avez pas à
répondre au téléphone. Vous n'avez pas à obéir. Vous pouvez, si vous le voulez,
ignorer complètement la sonnerie du téléphone. Vous pouvez refuser de répondre au
signal. En fait, le signal extérieur n'a par lui-même aucun pouvoir sur vous. C'est
vous qui lui abandonnez votre pouvoir, comme dans le cas de toutes les autorités
que nous avons vues (dans ce cas-ci toutefois, cela peut être profitable pour vous
car vous n'avez pas à penser, à décider à chaque fois que le téléphone sonne : vais-
je répondre ? Si oui, quand ? Etc…). Certes, l'autorité de la sonnerie du
téléphone a très peu de conséquences fâcheuses sur votre vie. Mais le même phénomène se répète
pour d'autres signaux qui 39
amènent des conséquences négatives. Ainsi, certains événements agissent comme
des signaux extérieurs qui provoquent des réactions plus ou moins extrêmes.
Exemple : votre commerce fait faillite. Votre réaction : dépression. Si on vous
demande ce qui a causé votre dépression vous répondez : ma faillite. Sans le savoir
vous avez fait de l'événement "faillite" un signal extérieur, une autorité qui a
"déclenché" votre dépression. Mais si cela était vrai (objectivement vrai), chaque
personne dont le commerce ou l'entreprise échoue passerait nécessairement par la
dépression. Ce n'est évidemment pas ce que l'on observe.
La relation : faillite---cause---dépression est fausse, c'est-à-dire, elle n'est pas une
autorité. C'est vous qui l'avez rendue vraie. Comment ? Voyons voir :
Posez-vous une question bien simple : comment interprétez-vous votre faillite ? Ou
qu'est-ce que vous vous dites au sujet de la faillite pour vous faire déprimer ? Cette
faillite représente quoi pour vous ? Ces questions nous amènent au point central : il
est impossible pour un événement de CAUSER entièrement une émotion. Les
événements n'ont pas d'autorité absolue et mystique pour créer chez vous des
émotions. C'est vous-même que créez vos émotions d'après :
1) Ce que vous vous dites au sujet de l'événement,
2) Ce que vous avez appris et accepté au sujet de l'événement,
3) La manière dont vous voyez ou interprétez l'événement,
4) Votre personnalité, votre situation personnelle, etc.
Rappelez-vous que vous avez le contrôle sur ces quatre facteurs (à moins que vous
abandonniez ce contrôle). Un exemple facile : deux femmes
divorcent. La première se suicidera. La deuxième se réjouira de s'être débarrassé d'un tel vaurien.
Deux réactions très différentes pour le même événement.
Cela ne veut pas dire qu'il faut bloquer, réprimer et refouler ses émotions (ou ses
automatismes qui permettent à l'esprit conscient de s'occuper de sujets plus
importants). Non. Cela ne veut pas dire non plus que ces événements n'ont rien à
voir avec les émotions. Non. Les événements que vous vivez sont des "incitateurs",
des provocateurs d'émotions. Mais vous avez le contrôle final sur l'intensité de
l'émotion. Par exemple, il y a une différence entre ressentir une grande tristesse et
une grande douleur à la perte d'un être cher et sombrer dans la dépression et dans
l'alcool pendant des années.
Voici quelques exemples d'événements ou de signaux extérieurs qui sont souvent
des autorités : - Les cris et les pleurs de bébé (bébé a
vite compris le pouvoir de ses pleurs sur ses parents. Il devient un habile
manipulateur), 40
- La "tricherie" conjugale : quand madame (ou monsieur) apprend que son
partenaire l'a "trichée". Réaction : cris, pleurs, et crise(s), souvent sans savoir
pourquoi, - La sonnerie à la porte,
- La goutte d'eau dans l'évier, - Divorce, faillite, mortalité, accident,
- Le rejet par l'autre sexe, - La mauvaise performance sexuelle,
- La séduction : l'homme qui essaie de coucher avec le plus grand nombre de
femmes sans trop savoir pourquoi, - Etc.
Une façon de reconnaître cette autorité : on la nomme souvent par le terme ça.
Exemple : ça m'énerve, ça me choque, ça me déprime, ça m'irrite, ça me met hors
de moi, etc. Comme si quelque chose, quelqu'événement ou quelqu'un pouvait vous
choquer, vous déprimer ou vous énerver. Vous êtes assez grand pour vous choquer,
vous énerver et vous déprimer tout seul en vous servant de cette chose, de cet
événement ou de cette personne. Notez que l'événement, la personne ou le signal
extérieur n'est jamais la cause absolue, ou l'autorité, mais un simple intermédiaire.
Vous faites le travail vous-même. Langage
Si les événements et certains signaux extérieurs deviennent des autorités, une des
causes de ce phénomène est l'utilisation inappropriée du langage.
D'abord, de plus en plus de recherches confirment l'importance du langage dans la
santé et l'absence de troubles émotionnels. Le langage, par les phrases que l'on
"intériorise" oralement (que l'on prononce intérieurement), influence nos réactions
émotives. Un langage rempli de termes absolus, de sur-généralisations et
d'irrationalités prédispose aux troubles émotifs. De cette façon, il est facile de
comprendre que le langage devienne, en sortant de son champ visé -la
communication-, une autorité. Sans le savoir, beaucoup d'individus sont déterminés
et presque manipulés par le langage qu'ils utilisent chaque jour. Les exemples
suivants présentent les formes les plus courantes de langage autorité :
1) Je dois travailler plus fort au bureau. Forme correcte : Il serait préférable
que je travaille plus fort. 2) Je ne dois pas haïr mon époux(se).
Forme correcte : Il serait préférable que je ne haïsse pas mon époux(se).
41 3) Je ne peux pas m'arrêter de m'en faire.
Forme correcte : Je peux m'arrêter de m'en faire, mais jusqu'à maintenant je ne l'ai
pas fait. 4) Il est impossible
pour moi de suivre un régime amaigrissant. Forme correcte : Je trouve cela exceptionnellement
difficile de suivre un tel régime, mais pas impossible.
5) Je fais toujours piètre figure quand je vais à une rencontre sociale.
Forme correcte : Habituellement, je fais piètre figure quand…
6) Ce serait terrible si je perdais mon travail. Forme correcte : Ce serait malheureux, très
dommage si je perdais mon travail. 7) Comme c'est terrible
d'être rejeté par les autres. Forme correcte : Comme c'est monotone,
décevant d'être rejeté. 8) Je suis une mauvaise
personne pour avoir agi ainsi. Forme correcte : C'est un fait que c'est
malheureux d'avoir agi ainsi, mais cela ne fait pas de moi une mauvaise personne.
9) Je suis un vaurien (ou je ne vaux rien) pour traiter Tremblay aussi injustement.
Forme correcte : Je me suis mal comporté quant j'ai traité Tremblay aussi
injustement, mais je ne peux pas légitimement m'évaluer selon mes actions comme
un vaurien ou un individu valable. 10) Je suis un animal.
Forme correcte : Je copie les animaux sous certains aspects, mais j'agis la plupart
du temps comme un humain. 11) Je suis bon(ne) à rien en maths.
Forme correcte : Jusqu'à maintenant j'ai réussi pauvrement en maths. Cela ne
signifie pas que je ne peux pas faire mieux. 12) J'ai besoin d'amour.
Forme correcte : Je veux énormément être aimé et aimer, mais je n'en ai pas besoin
absolument et je peux survivre et être raisonnablement heureux sans amour.
13) Je dois avoir beaucoup d'argent et c'est insupportable de manquer d'argent.
42 Forme correcte : J'aimerais énormément
avoir beaucoup d'argent et je trouve cela très malheureux quand j'en manque.
Mais je peux très bien le supporter. 14) Cela me rend anxieux. Tu me mets en colère.
Forme correcte : Je me rends anxieux moi-même à propos de cela.
Je me mets en colère à cause de ton comportement. De ces exemples on peut sortir les mots et
les expressions les plus dangereuses. 1) Les mots à caractère absolu comme "je dois",
"je ne dois pas", "il faut que", "j'ai besoin de", etc. Ces mots signifient dans
leur sens propre qu'il y a des choses qu'il faut absolument que vous ayez (n'ayez
pas), soyez (ne soyez pas), fassiez (ne fassiez pas), etc. pour vivre ou pour
être heureux. Il n'y a qu'un "il faut" qui soit rationnel. C'est "il faut manger pour
vivre". Et il n'est même pas absolu car vous pouvez décider de ne pas vivre et,
ainsi, vous n'êtes pas tenu de manger. Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas
des conditions préférables pour vivre. Mais entre une préférence et une obligation
il y a tout un monde. Le monde de la santé mentale.
2) Les généralisations excessives (sur-généralisations) comme "impossible" ou
"toujours". Ces mots sont très difficiles à prouver. Le fardeau de la preuve peut
vous aider ici aussi. Exemple : "Je suis toujours en retard".
Fardeau de la preuve : est-ce vrai que j'ai toujours été, à chaque jour, à chaque
rendez-vous, en retard ? C'est possible, mais fort peu probable.
Les sur-généralisations sont souvent accompagnées du verbe être pour ajouter à
leur venin. Nous discuterons plus tard de ce verbe être.
3) Les erreurs sémantiques. Certains mots sont utilisés à profusion dans des sens
carrément faux. Ainsi, une personne va dire de sa situation : "ce qui m'arrive est
terrible". "Terrible" signifie ici pour la personne super-malheureux ou malheureux
à 110 %. Est-ce possible ? Non. Même chose pour le mot "catastrophique". Bien
sûr, des personnes emploient ces mots en dehors de ce sens, mais en général la
signification émotive du terme "terrible" équivaut à quelque chose de beaucoup
plus désolant ou malheureux que simplement désolant, désolant ou malheureux
à 150 %.
D'autres erreurs sont encore plus flagrantes. Une personne vit une situation difficile
depuis trois mois. Sa remarque, "ce que je vis est insupportable", peut la plonger
dans la dépression. Pourtant, si sa situation est vraiment insupportable, comment a-
t-elle fait pour la supporter trois mois ? Question simple, mais révélatrice car elle
expose le non-sens de l'affirmation. Il est beaucoup mieux (pour la santé et au point
de vue de la langue) de parler d'une situation difficile à supporter (affirmation que l'on
peut prouver). 43
4) Le verbe être. Voilà un verbe que l'on a avantage à éviter ou, du moins, à utiliser
avec précaution. Pour comprendre ce qu'il signifie, considérons
l'énoncé suivant : La rose est rouge.
Le verbe être dans cette phrase implique fortement que :
1) La couleur rouge constitue la couleur "naturelle" ou habituelle de toutes les
roses. 2) Cette rose particulière
dont nous parlons est d'un rouge total (100 %). 3) Elle va toujours rester complètement rouge.
4) Elle a une quelconque essence intrinsèque de rouge.
5) Si elle n'avait pas cette couleur rouge, nous ne pourrions pas légitimement
l'appeler une rose. Cet exemple est bénin car il n'implique
qu'une rose. Mais dans un énoncé comme : L'homme est un pécheur
ou Tu es un pécheur (ou un ivrogne, un salaud, etc.)
les conséquences sont plus dramatiques. A travers ce genre d'usage du verbe être,
nous sommes portés à devenir facilement confus, terrorisés, soucieux ou
découragés. Ou pire, nous devenons dogmatiques et absolutistes.
Le verbe être devient donc souvent une autorité en tant que telle. Outre le fait qu'on
a toujours avantage à se débarrasser d'une autorité, il y a de grands avantages à ne
plus utiliser le verbe être (ou l'utiliser le moins possible). En voici quelques-uns :
1) On se débarrasse de questions ridicules et essentiellement sans réponse comme
"quelle est ma destinée ?", "qui suis-je ?", etc. Si on peut sensiblement répondre
à la question "qu'est-ce que j'aime ?" ou "quelles pensées et quelles émotions ai-
je ?", on ne peut pas répondre à une question vague comme "qui suis-je ?".
2) Aide à augmenter notre conscience de notre environnement linguistique et à
nous redonner le contrôle sur celui-ci. Nous trouvons plus aisément des moyens
pour améliorer les conditions de cet environnement. Par exemple, l'énoncé "mes
parents étaient la source de tous mes problèmes et le sont encore" sert d'alibi
pour un comportement passé et présent. Si on reconnaît plutôt que "mes parents
n'ont pas cessé de me critiquer sévèrement durant mon enfance, et je continue
de les prendre trop au sérieux pour ainsi me troubler moi-même quand je les
entends me critiquer" on implique fortement que l'individu en question peut et
qu'il a intérêt à cesser et à changer ses propres tendances autodestructrices.
44 3) Elimine les prophéties absolues
autoréalisatrices et autodestructrices comme : - Je suis un échec, un raté. Implique que :
a) j'ai toujours échoué, b) je vais seulement et
toujours échouer dans l'avenir, c) l'univers a en horreur mes échecs et
va ainsi me punir et me damner, peut-être pour toujours, parce que j'échoue.
- Je suis un ivrogne. Implique les mêmes conclusions.
L'individu a beaucoup à gagner dans l'utilisation quotidienne d'un langage précis et
rationnel. Le langage redevient ainsi un outil dans les mains de l'individu pour
signifier sa pensée et ses émotions. Et le langage n'oblige plus l'individu et n'induit
plus subtilement des émotions négatives et des comportements destructeurs.
4) L'ESPRIT BICAMERAL Nous venons d'étudier toute une liste
d'autorités. Nous avons vu le danger qu'elles représentent : ces autorités sont parasitaires et
nuisibles à votre santé et à votre bonheur.
Une question se pose alors à nous : si ces autorités sont si dangereuses, pourquoi
ont-elles autant de pogne, d'aimantation sur les individus ? La religion et la politique
ont beaucoup de "charme" et de pogne sur les esprits des gens. Il en est de même
pour les autres autorités. Il y a deux raisons qui expliquent cette
adhésion épidémique aux autorités extérieures.
1) La première nous ramène au thème du chapitre B. C'est la démission des
individus devant la réalité et la vie. Cette démission prend la forme que nous
avons décrite au chapitre B. Les individus abandonnent et les autorités se font un
plaisir de remplacer la conscience de ces individus.
2) Il y a une autre raison, plus fondamentale, qui explique l'autoritarisme. C'est
l'esprit bicaméral. La découverte de l'esprit bicaméral
est de la plus grande importance pour les individus et surtout ceux qui veulent
s'améliorer et s'épanouir. Ce texte est basé sur la découverte du Dr Julian Jaynes qu'il
décrit dans son livre "The Origin of Consciousness in the Breaking of the Bicameral
Mind", publié chez Houghton Mifflin Co., Boston, 1976, 446 pages.
Ce livre est passé quasi inaperçu chez les Américains et encore davantage au
Canada. C'est pourtant un livre impressionnant dont les implications sont
bouleversantes. Il ne serait pas surprenant qu'en l'an 2000, les hommes considèrent
ce livre comme celui qui a marqué le début d'un temps nouveau pour les individus.
45 Tout d'abord, il est bon de dire un mot
sur ce qu'est et que n'est pas la conscience. Malgré nos prétentions, notre conscience
forme une infime partie de notre vie mentale. Nous avons tendance à nous croire
beaucoup plus conscients que nous le sommes vraiment. Julian Jaynes
démontre que nous n'avons pas besoin de conscience pour apprendre, pour former des
concepts, pour penser et même pour raisonner. Il démontre clairement
comment toutes ces fonctions peuvent être réussies automatiquement et inconsciemment.
De plus, la conscience ne contribue pas et nuit même à des habiletés apprises
comme la parole, l'écoute, l'écriture, la lecture, comme d'autres talents tels que la
musique, les arts et les sports. Enfin, la conscience n'est pas située dans la tête
proprement dite. En fait, elle n'a pas de location spécifique autre que celle que
nous imaginons. Pour résumer, la conscience ne fait pas tant de différence à la plupart de
nos activités et une civilisation sans conscience est chose plausible.
Alors, la conscience c'est quoi au juste ? D'abord, comprenons bien que la
conscience est une opération et non une chose ou un dépôt. Elle opère par voie
d'analogie. Exemple : penser à une carte de l'Europe pour visualiser l'Europe
physiquement et dans son entier. Elle opère aussi par métaphore. Exemple : se
référer à une chose de façon à mieux comprendre ou décrire une autre chose,
comme la tête d'une armée, d'une entreprise, d'un clou. La conscience est un mode
d'opération de la pensée en métaphore et en analogie qui crée un espace mental.
La conscience fonctionne par introspection et visualisation de soi, c'est-à-dire que
l'individu peut débattre d'un point avec lui-même. La conscience crée ainsi de plus en
plus de métaphores et de modèles analogiques. Ce qui permet à une personne de
"voir" et de comprendre la relation entre elle-même et le monde avec toujours plus
de précision et de clarté. La capacité et le potentiel de la conscience de comprendre
et d'assimiler les aspects de la réalité sont pratiquement illimités.
La conscience est donc une construction parallèle et analogue du monde générée
par des concepts et des métaphores. De ce fait, la conscience ne peut apparaître
que lorsque l'homme a développé un langage assez sophistiqué pour produire des
métaphores et des modèles analogiques. La conscience est donc basée sur le
langage et vient après le langage. Le genre Homo est apparu il y a à peu
près deux millions d'années. Les langages oraux très rudimentaires se sont développés
à partir de 70'000 ans avant J.C. jusqu'à 8'000 ans avant J.C. Les langages
écrits ont commencé vers 3'000 ans avant J.C. et se sont graduellement développés
en des structures syntaxiques capables de générer des métaphores et des modèles analogiques.
C'est seulement à ce point que l'homme a pu
inventer et expérimenter la conscience. Julian Jaynes montre que les anciens écrits
(hiéroglyphes, cunéiformes, etc.) reflètent une mentalité complètement
différente de la nôtre. C'est une mentalité sans métaphore, inconsciente. Cette mentalité, c'est :
L'ESPRIT BICAMERAL. 46
L'esprit bicaméral est un esprit humain qui fonctionne d'une façon particulière,
inconsciente, d'une manière conçue par la nature. L'esprit bicaméral existe en
chaque individu, mais il peut être contrôlé ou dominé par la conscience.
L'esprit bicaméral fonctionne selon un processus inconscient à deux étapes :
Des réactions automatiques et des pensées originent dans l'hémisphère droit du
cerveau. Elles sont transmises à l'hémisphère
gauche comme des instructions à obéir. Ce fonctionnement est le mode de réponse
automatique de la nature. Jaynes démontre que cette
transmission se faisait par des "voix" ou des hallucinations auditives. Autrement dit,
les hommes recevaient des ordres sous forme de voix, qu'ils représentaient comme
des dieux. La nature humaine était divisée en deux parties :
La partie exécutive nommée "dieux" qui donne des ordres et des directives à
l'individu sous forme d'hallucinations auditives ou de voix.
La partie qui obéit aux ordres et les exécute, nommée "homme".
Figurez-vous sans conscience et recevant toutes les réponses à vos questions de
tous les jours sous forme de messages venant de nulle part, c'est-à-dire qu'il n'y a
aucune distance entre l'émetteur et le récepteur. N'est-ce pas assez pour en faire un
Dieu et une autorité puissante ? Anatomiquement parlant, la thèse de Jaynes
est solide. Il démontre que le cerveau est double et le langage des hommes n'a
impliqué qu'un seul hémisphère, le gauche. Pourtant, les structures neurologiques
nécessaires au langage existent dans les deux hémisphères. A quoi ont-elles servi ? A
produire les voix de "Dieu". Phénomène qui se produit encore chez certains schizophrènes
ou dans certaines formes d'épilepsies…
Jusqu'à approximativement 3'000 ans avant J.C., le cerveau de l'homme a
fonctionné d'une façon bicamérale comme il était complètement dépourvu de
conscience. Mais l'esprit bicaméral automatique est devenu inadéquat pour faire face
aux problèmes qui augmentaient à mesure que les sociétés devenaient plus
complexes. Pour survivre, l'homme a été forcé d'inventer une nouvelle façon de
penser : un nouveau mode de fonctionnement pour l'esprit humain nommé
conscience qui pouvait résoudre des problèmes infiniment complexes*.
Plusieurs facteurs ont causé le bris des royaumes bicaméraux. Parmi le lot, notons
l'instabilité des royaumes dirigés par les directives divines qui sont limitées.
L'apparition de l'écriture a enlevé progressivement du pouvoir et de l'autorité aux
directives auditives de l'esprit bicaméral. Dans le chaos social les dieux ont échoué
* note perso : En fait selon la Bible, Dieu nous a donné cette conscience (voir Jérémie 31,
33-34). En effet, on voit mal un être inconscient (ou animal) choisir de changer
sa façon de fonctionner mentalement. Neo-Tech, contrairement à ce qu'il prétend, va
dans la même direction, en général, que la Bible sauf que cette dernière va plus loin,
elle ne fait pas que de libérer l'homme, elle lui donne l'espoir de la vie éternelle.
47 dans leurs directives, et d'autres
événements comme les éruptions volcaniques, les migrations et les conquêtes. Tous ces facteurs ont
mis trop de pression sur l'esprit bicaméral et l'ont brisé pour
laisser poindre une autre mentalité. L'auteur mentionne trois témoins de ce bris
de l'esprit bicaméral dans l'histoire : la Mésopotamie (vers 1'000 avant J.C.),
la Grèce (1'200-1'000 avant J.C.) et les Hébreux (7ème, 6ème et 5ème siècles avant J.C.).
Aujourd'hui, après 3'000 ans, des vestiges et des restes de la mentalité bicamérale
de direction automatique demeurent chez la plupart des gens. Sauf pour les
schizophrènes, les gens aujourd'hui n'hallucinent plus par des voix, ces voix qui
guidaient l'homme bicaméral. Cependant, la plupart des gens sont au moins
partiellement influencés et quelquefois menés par les restes de cet esprit bicaméral
quand ils recherchent, à divers degrés, une conduite, une direction automatique de la
part d'autorités extérieures. En d'autres termes, les individus recherchent
encore cette autorité "divine", certaine et absolue. Exemples : les oracles, les idoles,
les différentes méthodes de divination, les prophètes, les phénomènes de possession,
et même dans la poésie, la musique et l'hypnose.
Toutes les religions prennent leurs racines dans cet esprit bicaméral qui obéit aux
"voix" des autorités, obéissant aux "voix" de Dieu, du gourou, des leaders, etc.
L'érosion des religions dans le monde occidental est une autre partie du bris de cet
esprit bicaméral. Les religions officielles d'effondrent pendant que partout dans le
monde contemporain surgissent des substituts, d'autres méthodes d'autorisation. Les
exemples sont nombreux : la hausse alarmante de la croyance en l'astrologie, les
différentes méthodes de méditation, la foi dans des pseudosciences comme la
scientologie, les ovnis, la perception extrasensorielle, les drogues psychotropes, le
béhaviorisme, le I Ching, etc. Même la science moderne est un refuge bicaméral
quand elle devient une splendeur rationnelle qui explique tout, qui donne une
explication totale de l'homme. Des exemples de ces tentatives d'autorisation ont
donné naissance à des scientismes aussi puissants que les religions du siècle
dernier. Le matérialisme médical, le matérialisme dialectique, la psychanalyse et le
béhaviorisme sont les exemples les plus populaires.
Ils appliquent une facette du monde comme si elle représentait toute la réalité. Des
faits sont transformés et deviennent des superstitions et des dogmes qui apportent
des réponses préparées d'avance aux hommes et qui autorisent ses actions. On
retrouve là la même nostalgie pour la REPONSE FINALE ET ABSOLUE, LA SEULE
VERITE, LA CAUSE UNIQUE. 4.1 Les implications de l'esprit bicaméral
La première : L'homme a inventé sa propre conscience.
L'homme fonctionnait presque entièrement par un système de direction automatique sans
conscience. C'est vers l'an 1'000 48
avant J.C. que l'homme fut forcé d'inventer la conscience pour survivre dans les
civilisations bicamérales qui s'écroulaient. Aujourd'hui, la survie de l'homme
dépend encore de cette même décision : ou suivre sa propre conscience pour son bénéfice
ou suivre les voix des "autorités" extérieures à son détriment.
La deuxième : Les autorités survivent de nos jours
en condamnant la décision a) précédente. On réussit en faisant la promotion des
variations des deux thèmes suivants : L'homme est condamné pour avoir perdu son
innocence en inventant la conscience. Il est condamné pour avoir échangé la
vie automatique de l'Eden pour la vie consciente et volontaire… condamné pour avoir
échangé l'esprit bicaméral fourni par la nature pour l'esprit conscient,
supérieur et inventé par l'homme. On offre ensuite à l'homme la direction
automatique et le "paradis" (un retour à la vie de l'Eden) s'il échange sa propre conscience
contre la foi dans l'"autorité" extérieure. La troisième :
Les sources majeures, aujourd'hui, d'"autorités" extérieures sont les doctrines
religieuses (y compris les formes de mysticisme et de "métaphysique") et les
doctrines politiques. Ces doctrines demandent l'abandon du moi individuel à une foi
collective et obéissante dans l'autorité de ces doctrines. En retour, ces doctrines
offrent des réponses automatiques, préparées d'avance et une direction pour toute la
vie du croyant sans que celui-ci ne fasse l'effort nécessaire pour utiliser sa
conscience. Demander l'abandon du moi (ou de l'ego)
c'est demander l'abandon de la conscience individuelle, c'est-à-dire l'abandon
du jugement personnel et de la pensée individuelle. C'est demander un retour à un
mode de vie tribal et primitif. La quatrième :
Connaître ce qu'est l'esprit bicaméral c'est apprendre une façon de contrôler les
autres, et aussi de contrôler sa destinée. C'est l'implication la plus importante, car
elle vous montre comment : on vous a contrôlé toute votre vie durant
vous pouvez contrôler les autres vous pouvez contrôler votre destinée, votre vie.
Comment ? Facile. Voici : 49
Vous savez maintenant que les gens ont une prédisposition naturelle, une tendance
innée -l'esprit bicaméral- à soumettre leur vie et leurs décisions à des "autorités"
extérieures. Autrement dit, les gens font passer leur jugement personnel après celui
des "autorités supérieures". Alors, pour contrôler les autres il s'agit simplement
d'ériger, de créer des "autorités" pour influencer ceux qui ne peuvent se fier à leur
jugement. Diabolique ? Peut-être. Mais reste un
fait : cette technique est utilisée depuis des siècles pour manipuler les individus. L'exemple
contemporain le plus évident est la publicité. Les créateurs publicitaires ont
vite compris que les gens sont susceptibles de croire une autorité quelconque. C'est
pourquoi ils utilisent à profusion vedettes, célébrités et "experts" pour faire passer leurs
messages. Et cela fonctionne à merveille.
Faites l'expérience vous-même. Dites à un ami que vous pensez telle chose au sujet
d'un thème controversé. Dites maintenant à ce même ami ou à un autre ami que tel
"expert" a dit la même chose sur ce sujet. Surveillez les réactions.
En comprenant les tendances bicamérales chez les autres vous connaissez les
forces extérieures qui contrôlent la plupart des gens. Cela vous donne des
avantages importants car vous pouvez non seulement prédire les actions des autres,
mais aussi contrôler leurs actions. Pour contrôler les autres, vous n'avez
qu'à évoquer des "autorités" extérieures pour lesquelles les individus en cause sont sensibles.
Enfin, vous avez la clé pour contrôler votre vie, votre destin. Vous savez dorénavant
qu'il n'y a AUCUNE autorité extérieure valide. La seule autorité valide c'est votre
propre conscience individuelle. Et c'est en exerçant celle-ci au maximum, en utilisant
votre jugement indépendant dans tous les domaines de votre vie que vous
contrôlerez vraiment votre vie, votre destin. En réalité, aucune autorité valide extérieure
n'existe (ou n'a jamais existé). L'homme est donc entièrement auto-responsable.
Toutefois, la résistance à cette auto- responsabilité est formidable. La mentalité
bicamérale est toujours à l'œuvre. Les individus se laissent encore guider par
les politiciens démagogues, les leaders religieux, les homélies, les clichés, les slogans,
les coutumes, les rites, les traditions et les folklores.
Pour quelques-uns, ces implications dont nous venons de faire part vont être
électrifiantes et libératrices. Pour d'autres, les implications vont être apeurantes,
même terrifiantes. Ces implications se résument à :
Ce que nous devons faire doit venir de nous. Nous, espèce humaine fragile à la fin
de notre deuxième millénaire après J.C., nous devons devenir notre propre
autorisation. En d'autres termes, chaque individu est seul responsable pour sa
propre vie, pour prolonger l'effort pour découvrir et apprendre la vérité de par sa
propre conscience. Aucune route automatique et sans effort vers la connaissance
n'existe.